Contexte
Boeing et Airbus ont enregistré de bonnes performances en 2014. Boeing tient toujours le haut de l'affiche, avec 723 livraisons d'appareils contre 629 pour Airbus. Cette avance souligne la capacité du constructeur américain à gérer la hausse de ses cadences industrielles, et à faire croître son chiffre d'affaires. Selon les premières estimations du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), la progression du chiffre d'affaires de l'industrie s'est établie entre 7% et 10% en 2014. Néanmoins la forte progression des cadences de production entre 2010 et 2013 et la nécessité d'importants investissements matériels et humains ont pesé sur la trésorerie des équipementiers du secteur. Ainsi Latécoère, pénalisé par le poids de sa dette, est en quête d'un repreneur. Si l'industrie l'aéronautique civile mondiale se porte bien, le secteur de la défense subit un ralentissement. Airbus, avec l'objectif d'améliorer ses performances opérationnelles, a choisi de céder ses activités de défense pour poursuivre l'objectif financier d'afficher un Ebit de 10% le plus rapidement possible.

Perspectives & Enjeux
Les commandes d'avions bénéficient d'une augmentation structurelle du nombre de voyageurs, notamment dans les pays émergents. Désormais, le transport aérien affiche une croissance deux fois supérieure au PIB mondial (3,3% en 2014, selon un rapport du FMI). Une nouvelle tendance est bénéfique au secteur : une accélération de la rotation des flottes. Les compagnies renouvellent désormais leurs avions tous les 17 à 20 ans contre plus de 25 ans auparavant. Les performances du secteur bénéficient également du plongeon du cours de l'euro. La principale incertitude et le risque le plus important concernent la capacité de la chaîne de sous-traitants à suivre l'augmentation des cadences des industriels. Même si, en 2013, le Gifas a mis en place un plan de 23 millions d'euros pour améliorer les performances de la « supply chain », les investissements continuent de peser sur les trésoreries.