Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la dernière séance de la semaine dans le rouge vif, alors que les craintes concernant une guerre commerciale sino-américaine se propagent dangereusement. A Wall Street, les principaux indices ont bouclé la séance de jeudi en net repli, alors que la place tokyoïte a dévissé de plus de 4,5% vendredi, plombée par le renforcement du yen, qui a suivi l'offensive commerciale du président américain Donald Trump.

Dans une série d'annonces aussi tonitruantes que contradictoires, le vitupérant locataire de la Maison-Blanche a déclenché une offensive commerciale sans précédent contre la Chine jeudi, tout en affirmant préserver "l'amitié" qu'il revendique avec le président de l'Empire du Milieu, Xi Jinping.

Le président américain a signé "un memorandum ciblant l'agression économique de la Chine" et évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d'un montant allant jusqu'à 60 mrd USD pour mettre un terme à la "concurrence déloyale" de Pékin et le vol de propriété intellectuelle.

Dans leur commentaire matinal, les analystes de CMC Markets déplorent la nouvelle fronde commerciale américaine contre la Chine, alors que l'Union européenne venait d'obtenir une exemption temporaire des taxes à l'importation devant entrer en vigueur aujourd'hui.

Aux craintes d'une guerre commerciale sino-américaine s'ajoutent des données macroéconomiques inférieures aux attentes en France et en Allemagne, ainsi que le risque que fait peser sur les valeurs technologiques le scandale Facebook.

Sur le coup de 08h00, le SMI reculait de 1,23% à 8531,94 points dans les échanges avant-Bourse recensés par la banque Julius Bär. Les valeurs bancaires et les cycliques étaient particulièrement sous pression.

Dans le wagon de queue, UBS (-2,1%) et Credit Suisse (-2,0%) se disputaient la lanterne rouge. Le rapport annuel de la banque aux deux voiles révèle que son patron Tidjane Thiam a vu sa rémunération se replier à 9,7 mio CHF au titre de l'exerice écoulé.

ABB et Adecco (-1,6% chacun), LafargeHolcim et Givaudan (-1,4% chacun) n'en menaient pas large, alors que Swatch, Zurich Insurance, Julius Bär, Lonza et Sika se délestaient de 1,3%. Le chimiste du bâtiment a annoncé la mise en service d'un site de production de mortier au Vietnam.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé et Roche faisaient presque figure de rescapés avec un recul de seulement 0,9%. Le dernier nommé a décroché une autorisation de commercialisation pour son anticorps bispécifique Hemlibra (emicizumab) au Japon, qui devient le troisième grand marché à s'ouvrir à ce nouveau médicament, après les Etats-Unis en novembre dernier et l'Union européenne fin février.

Le troisième mastodonte du SMI Novartis (-1,2%) a annoncé jeudi soir une extension d'indication de la part de l'Agence américaine du médicament (FDA) pour son médicament Tasigna (nilotinib), pour le traitement de jeunes patients atteints d'une forme rare de leucémie.

Sur le marché élargi, seul le spécialiste des produits structurés Leonteq (+0,8%) tirait son épingle du jeu. Baader Helvea a entamé jeudi soir la couverture du titre à "buy", évoquant un modèle d'affaires unique sans concurrence directe et un potentiel de croissance sous-estimé.

Le fabricant plan-les-ouatien de composants électriques de précision Lem (pas de cours avant-Bourse) est passé sous le contrôle d'un groupe d'actionnaires mené par Wemaco Invest et Swisa Holding, qui a porté sa participation à 50,01% du capital-actions.

Le spécialiste de la découpe et de l'usinage de métaux Adval Tech et celui des solutions de convoyage Interroll (pas de cours) ont publié leurs résultats annuels.

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