par Brad Brooks

SAO PAULO, 15 septembre (Reuters) - Le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle brésilienne Jair Bolsonaro, blessé lors d'une attaque à l'arme blanche lors d'un meeting la semaine dernière, conserve son avance au premier tour, tandis que son concurrent de gauche gagne du terrain, selon un sondage Datafolha paru vendredi.

Jair Bolsonaro, qui est hospitalisé en soins intensifs, est crédité de 26% des intentions de vote pour le scrutin du 7 octobre, selon cette enquête publiée pour le quotidien Folha de S.Paulo, soit une hausse de deux points de pourcentage par rapport à un sondage du même institut publié lundi.

De son côté, l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, qui est en prison en raison d'une condamnation pour corruption, n'a pas été autorisé à se présenter pour le Parti des travailleurs (PT, gauche).

Il a choisi comme remplaçant l'ancien maire de Sao Paulo, Fernando Haddad. Celui-ci est crédité de 13% des intentions de vote, une hausse de quatre points.

Ce qui indique que la stratégie du PT consistant à transférer la grande popularité de Lula à Haddad, relativement inconnu, porte ses fruits. Les publicités diffusées cette semaine par l'équipe de campagne du PT portaient un message simple : "Haddad est Lula".

Le soutien de Lula devrait permettre à Haddad de participer au second tour, prévu le 28 octobre si aucun candidat n'obtient la majorité au premier tour.

Selon Datafolha, Bolsonaro, qui a passé près de trois décennies au Congrès, et Haddad seraient au coude à coude dans le cas d'un second tour.

Bolsonaro perdrait face à tous les autres grands candidats dans un second tour, selon l'institut de sondage.

Ancien capitaine de l'armée favorable à l'assouplissement de la législation sur le contrôle des armes à feu pour lutter contre le crime, Bolsonaro a suscité la colère de nombreux Brésiliens en tenant des propos dénigrant les femmes, les homosexuels, les Noirs et les indigènes.

Il a été en tête dès le départ dans des sondages qui excluaient Lula, mettant à profit la colère des électeurs à propos de la corruption politique.

Le soutien au candidat de centre gauche Ciro Gomes, ancien gouverneur de l'Etat de Ceará, dans le nord-est du Brésil, reste à 13%.

Geraldo Alckmin, le candidat favorable aux entreprises, est crédité de 9%. L'écologiste Marina Silva perd trois points et tombe à 8%.

L'enquête a été menée auprès de 2.820 personnes jeudi et vendredi, avec une marge d'erreur de deux points de pourcentage. (Danielle Rouquié pour le service français)