Paris (+0,99% à 4.917,35Pts) clôture au plus haut du jour: la raison mécanique de cette performance inattendue (une consolidation était attendue) en évidente: les actions de l'Eurozone ont été dopées par la flambée du Dollar (+1,1% à 1,1060/E) face à l'Euro.

Mais autre question déterminante: qu'est-ce qui a fait grimper aussi soudainement le billet vert ?
Y aurait-il des spéculations sur une annonce de Mario Draghi pouvant justifier la baisse de l'Euro ?
Ou y aurait-il des 'fuites' concernant une 'allusion' ou simplement l'emploi d'un nouvel adjectif contenu dans le 'Livre Beige' de la FED ce soir ?
Ou plus déterminant encore, la disparition du terme 'patience' ?

L'Euro se retrouve symétriquement au plus bas depuis le 5 septembre 2003 et la zone des 1,11$ correspondait à un précédent sommet datant de mi-mars 2003.

L'effet devise a rendu les places de l'Eurozone (+0,97% en moyenne, sauf Londres qui ne grappille que +0,45%) totalement imperméable à l'épisode correctif qui affectait Wall Street (recul initial de -0,9% des principaux indices US) mais qui tend à se réduire ce soir puisque le Dow Jones et le 'S&P' ne s'effritent plus que de -0,45%, le Nasdaq de -0,25%.

Les cambistes jugent-ils les derniers chiffres US très 'robustes', d'où un regain d'appétit pour le billet vert ?
Dans le détail, les 'stats' du jour sont contrastées : ADP a recensé seulement 212.000 créations d'emplois dans le secteur privé le mois dernier, contre environ 220.000 escomptées par le consensus.

Le chiffre du mois de janvier a en revanche été nettement révisé à la hausse, de 213.000 en première estimation à 250.000.

L'indice PMI de Markit pour le secteur des services aux Etats-Unis au titre de ce même mois a été révisé en légère hausse à 57,1 points, à comparer à une estimation 'flash' de 57 points.

En ce qui concerne l'indice ISM non manufacturier calculé par les agences américaines, il est ressorti à 56,9 points en février, soit une progression de 0,2 point en séquentiel, alors que les économistes pariaient au contraire sur un recul de 0,2 point... mais c'est une hausse en trompe l'oeil car de nombreuses composantes se dégradent en février.

Chacun peut donc y voir le verre à moitié vide ou à moitié plein.

Sur le plan macroéconomique dans l'Eurozone, le verre est clairement 'à moitié plein': le volume des ventes de détail en 'CVS' a augmenté de 1,1% dans la zone euro en séquentiel au mois de février.

La région a par ailleurs enregistré le mois dernier sa plus forte croissance depuis sept mois, selon les deniers indices PMI de Markit.

L'indice final 'composite' de l'activité globale dans la zone euro s'est en effet redressé à 53,3 points, contre 52,6 en janvier et 53,5 en estimation 'flash', un chiffre qui atteste d'une croissance du secteur privé de l'eurozone pour le vingtième mois de rang.

Autant de données économiques qui plaident pour un raffermissement de l'Euro, mais c'est tout l'inverse qui se produit... et la chute s'accélère ce soir !

La hausse du Dollar favorise Airbus Group puis Valeo et Renault (+2% et +2,2% respectivement), enfin Peugeot flambait de +3,75% à 15,17E et refranchit le cap des 15E.

Bonne tenue générale des valeurs bancaires (+1,5% à +2% en moyenne) mais
EDF perdait de son côté -2,8% alors que l'Etat français a prôné une 'refondation industrielle' de la filière nucléaire française à la suite des pertes records qu'Areva a dévoilées ce matin.
Le titre du numéro mondial de l'atome civil ne cède que 1%, mais a perdu la moitié de sa valeur depuis un an: le rapprochement avec EDF pourrait être acté rapidement, les réunions de travail sur la question se succèdent.




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