Inquiète face au nombre croissant d’émetteurs de CFD comme de clients, pas toujours suffisamment aguerris, la FCA a annoncé réfléchir à une série de nouvelles mesures destinées à protéger les clients particuliers :
 
  • Création d’un avertissement sur les risques standardisé, identique pour tous les prestataires ;
  • Obligation pour les courtiers de rendre public le ratio de comptes gagnants / perdants parmi leurs comptes clients, sur le dernier trimestre et sur l'année écoulée ;
  • Limitation de l’effet de levier à 25 pour tous les clients particuliers inexpérimentés, à savoir ceux qui traitent les CFD depuis moins de 12 mois ;
  • Limitation de l’effet de levier à 50 pour tous les autres clients particuliers ;
  • Instauration de seuils de levier, différents selon l’expérience du client ;
  • Interdiction aux brokers d’encourager l’ouverture de comptes en proposant des bonus ou toute autre forme de rémunération.
 
A noter que dans le cadre de ces propositons, le terme "CFD" recouvre à la fois les CFD classiques, mais également le rolling spot Forex ainsi que les paris traditionnels, dont les britanniques sont particulièrement friands. 

La FCA envisage par ailleurs une série de mesures destinées aux options binaires, afin de renforcer son arsenal réglementaire.
 
L’objectif de ces mesures afférentes aux CFD au sens large comme aux options binaires est évidemment d’accroître la protection des investisseurs. La FCA a en effet constaté que ceux-ci n’étaient pas toujours correctement informés des risques encourus, se voyaient offrir des effets de levier excessifs (jusqu’à 200 parfois), avec pour conséquence que 82% des clients des brokers CFD seraient perdants.
 

L’impact financier de ces mesures a été évalué par la FCA : 


Il ne s’agit à l’heure actuelle que d’une proposition de la FCA, qui a ouvert une consultation publique jusqu’au 7 mars et ne se prononcera définitivement qu’au printemps 2017. Pour autant, cette nouvelle a d'ores et déjà affecté le cours boursier des principaux courtiers britanniques.
 
  
Cette annonce britannique s’inscrit dans un contexte européen déjà peu favorable aux courtiers spécialisés dans les CFD et le Forex : la France a en effet récemment interdit toute publicité électronique sur ces produits jugés risqués, tandis que la Belgique en a elle interdit la commercialisation sur son territoire. Mis en parallèle avec le Brexit, ce renforcement réglementaire pourrait bien être simplement le moyen pour les britanniques de s’assurer que leurs courtiers resteront agréés en Europe, malgré le retrait du Royaume-Uni. C’est donc une mauvaise nouvelle qui pourrait permettre, à terme, la survie des acteurs du marché.


Rapport complet, en anglais, disponible ici.