Ottawa (awp/afp) - La Banque du Canada a maintenu pour la sixième fois de suite mercredi son taux directeur à 5%, comme s'y attendaient les économistes.

Dans un communiqué, la banque centrale s'est dite "déterminée à rétablir la stabilité des prix pour la population canadienne" et a justifié cette décision en raison de l'inflation encore "trop élevée", même si cette dernière a ralenti ces derniers mois.

"L'inflation baisse, mais il faudra encore du temps pour savoir s'il s'agit d'un progrès durable", a précisé l'institution monétaire, qui s'attend à ce que l'économie mondiale "continue de croître à un taux d'environ 3% et à ce que l'inflation baisse graduellement dans la plupart des économies avancées".

Depuis l'automne dernier, le taux directeur est à son plus haut niveau depuis 22 ans. La banque centrale l'avait laissé inchangé en septembre, octobre, novembre, janvier et mars afin de stabiliser l'activité économique et de freiner l'inflation.

En février, l'inflation sur un an a ralenti davantage qu'anticipé, s'affichant à 2,8% et se rapprochant de la cible de 2% de la banque centrale canadienne. Celle-ci espère atteindre ce taux en 2025.

"Les banquiers centraux canadiens estiment que les conditions nécessaires à une réduction des taux seront rassemblées dans un avenir pas si lointain", a réagi dans un note l'économiste de la banque Desjardins Royce Mendes.

"Les responsables sont de plus en plus confiants que l'inflation est sur le point de revenir à 2%", a-t-il expliqué, réaffirmant sa prédiction d'une baisse du taux directeur à compter de juin.

Cet analyste souligne également que "le seul problème aujourd'hui provient (...) des données sur l'inflation américaine, plus élevées que prévu, ce qui soulève des inquiétudes quant à la pression sur les prix qui pourraient dépasser les frontières" du principal partenaire économique canadien.

Par ailleurs, la Banque du Canada a relevé mercredi sa prévision de croissance pour 2024 en raison notamment de la forte augmentation démographique et d'une reprise des dépenses des ménages. Elle estime que la croissance atteindra 1,5% dans l'année, contre 0,8% dans sa prévision de janvier.

La prochaine annonce de politique monétaire aura lieu le 5 juin.

afp/rp