Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini vendredi en forte baisse, le Dax perdant 1,99% dans un marché affecté par la crise turque et un tweet de Donald Trump qui a accru la pression sur Ankara.

L'indice vedette Dax a fini la séance sur une perte de 251,8 points à 12.424,35 points et le MDax des valeurs moyennes a perdu 1,16% à 26.671,70 points.

Le rapide déclin vendredi de la Livre turque est venu au premier plan des tracas des investisseurs, et ce avant que le président américain Donald Trump n'annonce via un tweet une forte augmentation des taxes à l'importation sur l'acier et l'aluminium turcs, accroissant encore la pression sur Ankara, dont l'économie est déjà fragilisée.

Il n'en fallait pas plus pour refroidir les investisseurs déjà nerveux à cause du conflit commercial international entre les États-Unis et la Chine et les nouvelles santions américaines contre la Russie, le tout s'ajoutant à la torpeur habituelle de la Bourse lors des mois d'été.

Aussi, l'indice a vu sa tendance positive depuis lundi s'inverser pour terminer vendredi sur un bilan hebdomadaire en recul de 1,52%.

Entraîné par l'effondrement de la livre turque, l'euro chutait vendredi à un plus bas en treize mois face au billet vert, à 1,1415 dollar, sans que cela ait pu aider les valeurs exportatrices allemandes.

Les 30 valeurs de l'échantillon étaient dans le rouge à la clôture, les bancaires ayant le plus souffert. Déjà mal en point depuis des mois, Deutsche Bank a abandonné 4,06% à 10,31 euros, finissant dernière du tableau, devant Commerzbank qui a lâché 3,50% à 8,45 euros et paraît déjà condamné à prochainement devoir quitter le Dax.

Le superviseur bancaire logé au sein de la Banque Centrale Européenne s'inquiète de l'exposition des banques de la zone euro au risque turc, a écrit vendredi le Financial Times, déclenchant une désaffection générale du secteur.

Deutsche Bank n'a néanmoins qu'une "exposition très minime" en Turquie, a dit un porte-parole à l'AFP, et Commerzbank affichait à fin juin un engagement de 2,5 milliards d'euros avec ce pays, soit moins d'1% de ses crédits à risque.

La première compagnie aérienne européenne Lufthansa a reculé de 1,38% à 22,84 euros, alors que sa dauphine Ryanair a fait face vendredi à un nouveau conflit social d'ampleur, avec une première grève de pilotes simultanée dans cinq pays pour dénoncer la politique d'emploi de la compagnie, ce qui l'a conduite à annuler environ 400 vols.

Thyssenkrupp a cédé 2,99% à 20,46 euros. Selon son patron par intérim, l'ancien directeur financier Guido Kerkhoff, le groupe "a beaucoup de potentiel", a-t-il déclaré dans une interview publiée vendredi par la Frankfurter Allgemeine Zeitung au lendemain de l'annonce d'une perte trimestrielle du groupe assortie de nouveaux objectifs fixés dans l'acier et les technologies à l'horizon 2021.

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