Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini mardi à en légère hausse, en ayant reçu le soutien d'un euro plus faible alors que le marché mise sur le succès de futurs pourparlers en vue d'une coalition en Allemagne.

L'indice vedette Dax a terminé en hausse de 0,08% à 12.605,20 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes s'est apprécié de 0,19% à 25.681,38 points.

"L'euro faible donne des impulsions. Les investisseurs sont aussi encouragés à l'achat car le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a déjà annoncé plusieurs fois qu'il pourrait acquérir autant d'obligations d'État à partir de janvier 2018 que précédemment", note Jochen Stanzl, stratégiste chez CMC Markets.

Pour l'heure, les affres politiques à Berlin après les élections générales de dimanche dernier laissent les investisseurs de marbre. "En tout cas, personne ne s'attend à ce que les prochains pourparlers en Allemagne en vue d'une coalition se soldent par un échec et que l'on doive organiser de nouvelles élections", ajoute-t-il.

L'inquiétude resurgit au plan géopolitique, après que le chef de la diplomatie nord-coréenne a accusé lundi le président américain Donald Trump d'avoir "déclaré la guerre" à son pays, une affirmation qualifiée d'"absurde" par la Maison Blanche.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a assuré mardi que Washington voulait une solution diplomatique à la crise du nucléaire nord-coréen tandis que Pékin prévenait qu'il n'y aurait "aucun vainqueur" à une guerre sur la péninsule.

Côté valeurs, Siemens a reculé de 0,09% à 116,55 euros. Un communiqué du groupe était attendu après la bourse, dans lequel pourrait être officialisé le rapprochement de ses activités ferroviaires avec le français Alstom pour résister à la concurrence du géant chinois CRRC.

L'industriel allemand devait réunir dans l'après-midi son conseil de surveillance pour trancher entre une alliance avec Alstom et un mariage envisagé depuis des mois avec le canadien Bombardier. Dans les deux cas, il poursuivrait sa stratégie de "satellisation" de ses activités engagée en juin avec l'apport de son pôle éolien à l'espagnol Gamesa.

Thyssenkrupp a grappillé 0,10% à 24,73 euros après une levée de fonds de quelque 145 millions d'euros effectuée lundi soir et portant sur 10% de titres supplémentaires. Une opération saluée par la banque LBBW, qui a relevé sa recommandation sur le titre de "vendre" à "conserver". Il s'agit pour le groupe d'Essen (ouest) de financer la croissance interne de ses activités industrielles après l'alliance annoncée avec l'indien Tata dans l'acier.

Lufthansa a reculé de 0,41% à 22,90 euros. Le groupe aérien allemand a annoncé mardi environ un milliard d'euros d'investissements pour l'expansion de sa compagnie à bas coûts Eurowings, un essor basé en partie sur le rachat d'avions de la compagnie en déconfiture Air Berlin.

Le fabricant de gaz industriels Linde a signé la meilleure hausse du Dax (+2,90% à 168,75 euros). Le groupe a annoncé mardi qu'environ 22% des actionnaires ont accepté l'offre d'échange de leurs titres dans le cadre de la fusion prévue avec le concurrent américain Praxair, alors qu'ils n'étaient que 6% selon un pointage datant de la semaine passée. L'offre s'étale jusqu'au 24 octobre et il est courant que les grands actionnaires ne se décident qu'au dernier moment.

Eon (+0,71% à 9,32 euros) et RWE (+0,63% à 19,27 euros) ont repris des couleurs mais restent sous pression, sur fond d'inquiétudes concernant l'impact sur le secteur énergétique d'une possible entrée des Verts dans le gouvernement allemand.

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