A l’image des autres BRICs, la sixième puissance mondiale, en termes de PIB, a connu la prospérité depuis 2008, époque de la découverte de grands gisements pétroliers. Néanmoins, mal orchestrée, cette croissance, au zénith en 2010 avec près de 8% d’augmentation de PIB,  s’est forgée sur des piliers fragiles. En effet, cette phase se caractérise par une distribution de pouvoir d’achat au profit des 40 millions de brésiliens qui ont rejoint, par conséquent,  la classe moyenne et privilégiant de ce fait une progression du secteur des services. Cette avancée sociale s’est vue accompagnée par l’apparition de grands groupes miniers profitant à la fois de l’explosion des prix des matières  premières et de l’intensité des échanges commerciaux avec la Chine.

Apres avoir été l’un des marchés émergents les plus dynamiques durant cette époque « glorieuse »,  le Brésil vient de connaitre trois années de croissance décevante.
La consommation connait quelques faiblesses et souffre de la vie chère (6% d’inflation) générée essentiellement par de fortes taxes ; en conséquence, la normalisation de la hausse des prix à 4.5% parait délicate à réaliser.

Les perspectives économiques sont revues à la baisse pour 2014, avec un Pib sous les 3%, ce qui a eu pour effet, la baisse du réal et de la bourse de Sao Paulo. L’indice Ibovespa , après avoir perdu plus de 20% sur les douze derniers mois, va être modifié dans son calcul afin de mieux représenter la réalité économique des groupes cotés. Surreprésenté par le secteur des matières premières et par conséquent trop sensible à la volatilité des prix du secteur, son exposition sera plus diversifiée. Cette révision évitera dorénavant des surpondérations excessives comme la compagnie pétrolière OGX  qui lors de sa baisse de 90% de sa valeur a entrainé une dégradation de l’indice de 12%.

Le calendrier national des prochains mois va focaliser tous les esprits avec la coupe de monde de football dans moins de 80 jours et une élection présidentielle en octobre. Dilma Roussef ou le nouveau président devra s’atteler à la dure mission en 2015 de mettre en place les réajustements douloureux nécessaires à la première puissance d’Amérique du sud.

Les pleins feux seront donc rapidement fixés sur le Brésil avec l’évènement sportif qui lui avait été attribué comme les jeux olympiques à l’époque de la forte avancée économique. Les brésiliens auront à cœur de s’unifier pour supporter leur équipe nationale … y aura t’il autant de ferveur consensuelle pour « supporter » les nouvelles mesures de rigueur (hausse des impôts et des services publics) nécessaires pour la relance des investissements. C’est à ces seules conditions que les investisseurs reviendront pour participer au miracle brésilien.