La Française s’attend à ce que la nervosité des opérateurs autour des dates de communication des politiques des banques centrales soit l’une des caractéristiques de 2018, a indiqué le gérant lors d’une présentation consacrée à son expertise obligataire. Mais pour Pascale Auclair, Global Head of Investments, il n'existe pas actuellement de décalage entre les discours des banques centrales et les attentes des marchés.

Ainsi, lors de son dernier communiqué de politique monétaire, le ton plus optimiste adopté par la Fed a crédibilisé le scénario de 4 à 5 hausses des taux d'ici à fin 2019. Ce scénario est en ligne avec les anticipations des marchés.

La BCE a pour sa part utilisé un ton neutre et laisse entrevoir l'arrêt des rachats de titres fin 2018, suivi d'une hausse six mois plus tard. Le marché prévoit pour sa part une augmentation des taux courts de 50 points de base au cours du second semestre 2019.

La Française privilégie le high yield, la dette subordonnée bancaire et la performance absolue

Dans ce contexte, La Française affiche sa préférence pour le high yield, la dette subordonnée bancaire et la stratégie de performance absolue. S'agissant de cette dernière, le gestionnaire d'actifs souligne qu'il est important d'être flexible en période de hausse des taux d'intérêt et que le retour de la volatilité accroît les opportunités de placement ou d'arbitrage.

A propos du high yield, Jean-Luc Hivert, CIO Gestion obligataire chez La Française, reconnaît que leur valorisation est tendue. Ce segment du marché obligataire bénéficie toutefois de fondamentaux en constante amélioration : les entreprises enregistrent une hausse de leur Ebitda et du ratio de couverture des intérêts (Ebitda sur intérêt).

Les sociétés profitent d'un environnement macroéconomique bien orienté. La Française s'attend à ce qu'en 2018 la croissance de la zone euro dépasse le consensus actuellement de 2,3%, mais elle est plus réservée à propos des Etats-Unis où les économistes anticipent une expansion de 2,7%.

En outre, les taux de défauts sont bas – ils sont actuellement sous leur moyenne historique - et devraient le rester. Autre atout de ce segment obligataire, il n'est pas corrélé avec l'évolution des taux d'intérêt, mais davantage avec celui de l'évolution du taux de défaut. Une hausse des taux traduit une activité économique qui s'accélère et donc une amélioration de la santé des entreprises.

La dette subordonnées bancaire est une alternative au crédit high yield

La dette subordonnée bancaire est la troisième solution d'investissement mise en avant par le gestionnaire d'actifs. Il la décrit comme une alternative au crédit high yield et offrant des rendements toujours attrayants. Une dette subordonnée BNP Paribas offre un rendement de 2,5% sur 5 ans contre environ 0% pour la dette senior.

La dette subordonnée bancaire est de plus protégée de la hausse des taux d'intérêt du fait de l'activité de l'émetteur. Les banques devraient en effet connaître une amélioration de leurs bénéfices grâce à la progression de leurs marges. On assiste de plus à une diminution du risque systémique, la rationalisation du secteur touchant à sa fin avec la recapitalisation ou le rachat des acteurs les plus faibles. Il faut enfin ajouter l'apaisement de la pression réglementaire.