Le 17 août 1998, Moscou avait annoncé le défaut de paiement d'une partie de sa dette extérieure, la cessation de paiement pour les bons à court terme et les emprunts d'Etat, un moratoire sur les transactions bancaires en devises et un élargissement de la bande de fluctuation de change, rappelle Jacques Blot, Conseiller de Convictions Asset Management. Le rouble a alors connu une chute vertigineuse, de 6 à 24 roubles pour un dollar.

La Russie, qui avait un régime de change fixe, finançait un déficit budgétaire chronique (de l'ordre de 7 à 8%) en émettant des titres publics (à trois mois, en roubles) qu'en raison de leur fort rendement les banques souscrivaient en se finançant (en dollars) sur les marchés internationaux. Avec la contagion de la crise asiatique de 1997 et la baisse du pétrole, malgré un plan de sauvetage du FMI, les autorités durent faire face à un problème de solvabilité qu'accompagna une crise de liquidité dans un système bancaire en plein naufrage, poursuit le gérant.

Le PIB russe baissa d'environ 10% et le niveau de vie des ménages de plus de 30%. Un an plus tard, Poutine est nommé chef du gouvernement par Eltsine, auquel il succèdera fin 1999.

On comprend que ce précédent puisse aujourd'hui hanter les esprits à Moscou et alerter les analystes alors que le rouble paraît pris dans une spirale de baisse quasi incontrôlable, conclut Jacques Blot.