par Leika Kihara

TOKYO, 22 mai (Reuters) - Le Fonds monétaire international (FMI) pense qu'il faudra à la Banque du Japon (BoJ) plus de temps qu'elle ne le pense pour atteindre son objectif d'inflation de 2% même si elle prend de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire.

Il ajoute que des réformes structurelles "plus audacieuses" s'imposent pour en finir avec un état d'esprit foncièrement déflationniste.

"Sans réformes structurelles plus audacieuses et une consolidation budgétaire sérieuse, la demande intérieure risque de rester molle et toute nouvelle initiative d'assouplissement monétaire est susceptible d'être par trop dépendante de la dépréciation du yen", explique le FMI.

Depuis le lancement de son programme d'assouplissement quantitatif et qualitatif (QQE) en avril 2013 et son prolongement en octobre 2014, la BoJ n'a plus rien fait, estimant que l'économie allait se redresser suffisamment pour pousser l'inflation vers son objectif et l'atteindre vers septembre 2016.

Mais l'inflation stagne, parce que les prix énergétiques baissent et que la consommation est poussive, ce qui alimente les conjectures d'un nouveau coup de pouce monétaire cette année.

Les anticipation pour le taux d'inflation sont globalement stables ces derniers mois, évoluant autour de 1%, ce qui laisse penser que le "changement de braquet" souhaité par la BoJ ne s'est pas encore concrétisé, poursuit le FMI.

Il ajoute que les plus grands risques qu'encourt le Japon proviennent d'une demande intérieure atone et d'une politique budgétaire et de stratégies de croissance "incomplètes".

Les hypothèses économiques sur lesquelles s'appuie la politique budgétaire de Tokyo sont "bien trop optimistes" au point que les marchés risquent de ne plus avoir confiance dans la capacité du Japon à assainir ses finances, dit encore le FMI.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)