"Le gouvernement envisage de reporter l’âge limite des centrales nucléaires à 50 ans, contre 40 aujourd’hui, affirme le Journal du Dimanche. La décision serait « actée » et doit être annoncée dans les prochaines semaines. Cette décision serait fondée sur des motivations budgétaires et techniques. « Le gouvernement n'a pas le choix. Renoncer à prolonger les centrales l'obligerait aussi à relancer la construction d'autres réacteurs pour remplacer les actuels, malgré l'essor des énergies renouvelables », indique le JDD qui cite des sources proches du dossier.

Cela permettrait aussi de limiter la hausse du prix de l’électricité au cours les prochaines années. « Aucune décision de cette nature n'est prise, il y aura des débats qui se dérouleront, qui doivent être fondés sur des données techniques », a indiqué le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, ce matin sur France Inter. Le ministère de l’écologie a quant à lui refusé de commenter les informations du JDD.

Pour Europe Ecologie les Verst (EELV) une telle décision « constituerait une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique ». Cela « remettrait directement en question l'engagement du président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50 % d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité ». Les écologistes s’opposeront à la prolongation de la durée de vie des centrales, a précisé le député Denis Baupin.

Au total, 48 des 58 réacteurs nucléaires ont été mis en service entre 1978 et 1989, ce qui induit en théorie une fin de vie pour certains dès 2018. Un allongement d'exploitation donnerait un nouveau souffle financier à EDF, qui prévoit d’investir 55 milliards d’euros dans la mise à niveau de ses centrales suite à la catastrophe de Fukushima. D’après un analyste financier cité par le JDD, cela permettrait à l’électricien de dégager « 800 millions d'euros de marges supplémentaires par an et ferait bondir de 10 % son cours de Bourse ».

Vers 13h lundi, l’action EDF gage 2,6% sur un marché parisien en baisse de 0,2%. Outre la possible prolongation de son parc nucléaire français, l’électricien profite également de l’avancée des discussions avec le gouvernement britannique pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni.
"