Plus de peur que de mal hier à l’issue de la séance américaine. Chahutés en début de séance, les trois indices de Wall Street sont parvenus à se hisser dans le vert à la cloche, mais que ce fut dur ! +0,08% pour le Nasdaq, +0,18% côté S&P500 et +0,25% en ce qui concerne le Dow Jones. Le T-Bond à 10 ans, objet d’une surveillance accrue depuis quelques jours, a poursuivi son ascension en dépassant légèrement le cap des 3%.

Les investisseurs auront l’occasion à la mi-journée de sortir le nez des publications d’entreprises pour se tourner vers la Banque centrale européenne, qui rendra à 13h45 sa décision sur les taux. Aucun changement n’est attendu, ce qui revient à dire que les taux demeureront au plancher et que le programme de rachat d’actifs mensuel de 30 milliards d’euros sera conservé jusqu’à sa date-butoir prévisionnelle de septembre prochain. Mais la conférence de présentation de la décision menée à partir de 14h30 par Mario Draghi, le patron de l’institution, pourrait apporter quelques informations additionnelles sur le rythme du détricotage de la politique d’assouplissement quantitatif (« QE ») de la BCE. Un exercice toujours délicat pour les banquiers centraux. La situation est compliquée par des indicateurs économiques de la zone euro un peu moins flamboyants dernièrement, qui font penser aux économistes que la réunion d’avril de la BCE ne devrait pas constituer un tournant dans la politique monétaire. Il faudra sans doute attendre celle de juin, voire de juillet, pour assister à une inflexion du discours.

Les indicateurs avancés européens sont hésitants avant l’ouverture, mais avec un léger biais haussier.

Les temps forts économiques du jour

Autant l’actualité macroéconomique était étique hier, autant elle est étoffée ce 26 avril. Démarrage en douceur avec l’indice de confiance des consommateurs allemands (8h00) et l’emploi espagnol (9h00), avant le gros morceau de la journée, la décision de la Banque centrale européenne sur ses taux (13h45, statu quo programmé) et la conférence de la présentation de la décision orchestrée par Mario Draghi à partir de 14h30. A ce même horaire, les Etats-Unis publieront leurs commandes de biens durables (consensus +0,5%) et leur balance commerciale, ainsi que les données hebdomadaires sur l’emploi (consensus 230.000). L’euro et le dollar se neutralisent autour de 1,21773 ce matin, tandis que l’or varie peu à 1323 USD l’once. Légère reprise pour les cours du baril avec un Brent de Mer du Nord à 74,41 USD et un brut américain WTI à 68,39 USD.

Les principaux changements de recommandations

• HSBC passe de conserver à acheter sur Atos, valorisé 120 euros.
• HSBC reste à alléger sur EDF mais revalorise de 8,40 à 10,20 euros.
• Berenberg reste acheteur de Kering avec un objectif relevé de 480 à 525 euros.
• Société Générale reste à l’achat sur Kering, en visant 525 euros contre 475 euros précédemment.
• Société Générale passe d’acheter à conserver sur Nexity.
• JP Morgan relève de neutre à surpondérer sa recommandation sur Tarkett, malgré un objectif réduit de 35 à 32 euros.
• HSBC demeure acheteur de Tarkett mais vise 30 euros contre 34 précédemment.
• Barclays reste à pondération en ligne sur TF1 avec un objectif réduit de 13 à 12 euros.
• Barclays entame le suivi d’Ubisoft à surpondérer en visant 90 euros.

L’actualité des sociétés

Toujours beaucoup de publications cette semaine. A Paris, Safran, Total, Orange, Valeo, Capgemini, Ipsen, Klépierre, Bureau Veritas, Seb, Scor ou Sopra Steria sont au nombre des sociétés qui ont présenté leurs trimestriels depuis hier soir, aux côtés de plusieurs dizaines de valeurs moyennes. Dans le volet judiciaire, Vincent Bolloré a été mis en examen dans l’enquête sur les conditions d’attribution des concessions de deux ports africains. Au sein de l’Alliance Renault Nissan, la cacophonie règne toujours sur la stratégie : le directeur général de Nissan juge qu’une fusion entre les deux entités n’est pas pertinente. Compte tenu des tensions qui se sont emparées des marchés, Axa a dû s’employer à rassurer les investisseurs de sa capacité à financer le rachat de l’américain XL. AccorHotels, très actif sur le front de la croissance externe depuis plusieurs trimestres, n’est pas rassasié : le groupe négocierait le rachat du suisse Mövenpick, a appris ‘Le Figaro’. Par ailleurs, les pilotes d’Air France ont déposé un préavis de grève pour les 3,4,7 et 8 mai.

Outre la série de grosses valeurs françaises, le calendrier européen compte aussi aujourd’hui Barclays, Deutsche Bank, Lufthansa, Gas Natural, Nokia, Roche, Shell, Schindler, Telefonica et Volkswagen, pour ne citer qu’elles. Hier à Wall Street après la clôture, Facebook a publié des résultats en vive progression. C’est à se demander si le scandale Cambridge Analytica a vraiment eu lieu. Le titre progressait nettement hors séance, comme celui de PayPal, dont les chiffres ont dépassé les attentes. La « vieille » économie s’en tire plutôt bien du côté de Ford, mais pas chez AT&T, qui déçoit. Aujourd’hui, une petite vingtaine d’entreprises pesant plus de 50 milliards de dollars vont annoncer leurs résultats à New York, dont Amazon, Microsoft, Intel, AbbVie, PepsiCo et Time Warner. En Asie, ce sont les comptes de Samsung ce matin qui sont le plus commenté. Les investisseurs ne s’ennuieront pas aujourd’hui.