Chers membres,

Un vent de panique a soufflé sur les places financières la semaine dernière, sur fond de craintes au sujet du ralentissement économique mondial et de la propagation du virus Ebola aux Etats-Unis. L'aversion au risque a donc très nettement ressurgi, avec un Vix qui revient au-dessus des 21 points. Les places financières ont ainsi corrigé dans des volumes fournis.


Indices

En Europe, les indices ont sévèrement corrigé. Le DAX cède 4.4% et le CAC40 se dégrade de 4.9%. L'Espagne perd 4%, l'Italie 5% et le Portugal 6%.
Wall-Street a également connu sa pire semaine depuis mai 2013, avec un Dow Jones qui recule de 2.7% ainsi que le Nasdaq Composite (-4.5%) et le S&P 500 (-3.15%). Le Nikkei a, quant à lui, pati du rafermissement du yen, avec une baisse de 2.6%.
Seul l'indice chinois a, une fois de plus, fait cavalier seul, avec une performance de 1.1%.


Comparaison entre le Dow Jones et le Dax



Le graphique ci-dessus met en évidence la surperformance de l'indice américain (jaune) face à l'indice allemand (blanc). Alors que le Dow jones teste actuellement une zone charnière en données hebdomadaires, son homologue allemand a d'ores et déjà donné un signal baissier, en enfonçant la zone de soutien correspondante.


Matières premières

Le CRB, indice mondial des matières premières, garde un biais baissier à 276 points, sur sa borne basse depuis un an glissant. Cette pression s'explique par la dégradation des contrats sur le pétrole : les opérateurs anticipant une poursuite de la baisse du baril avec peu de réaction des pays producteurs, dans un environnement qui globalement voit le demande se réduire. Le Brent cote 90 USD et le WTI 85 USD, une base de prix jamais revue depuis deux ans.
Les investisseurs attendent une réaction des métaux précieux sur lesquels des rebonds techniques se mettent en place, tel que l’or qui a repris 50 USD (1230 USD l’once). Il ne s’agit que des prémisses d'une relance plus dynamique, mais pas encore confirmée graphiquement.


Evolution du CRB




Marché obligataire

Concernant les créances des états européens, les taux des obligations à 10 ans ont globalement atteint de nouveaux points bas. Le Bund allemand se contracte de 2.4 points de base à 0.878% et l'OAT française se négocie à 1.25%. Le recul le plus net provient du taux anglo-saxon (Gilt), qui a perdu plus de 17 bps, tombant à 2.18% (voir graphique). Seuls les taux grecs et italiens se sont légèrement tendus, respectivement de 21 bps et 2 bps. Sur le continent américain, les USA (-15 bps) et le Canada (-8 bps) ont également enregistré un recul significatif.
Par conséquent, la sérénité caractérise toujours le marché des taux.


Poursuite de la chute du Gilt




Marché des changes

La question qui préoccupe les cambistes est de savoir si le dollar peut continuer sa dynamique tendancielle positive ou si l'on se rapproche d’une consolidation. Le comportement de l’EUR/USD pourrait inciter à une pause technique, avec une cotation stable depuis plusieurs séances autour des 1.2650 USD.
C’est le yen qui a gagné efficacement du terrain ces derniers jours avec une parité USD/YEN qui a cédé plus de 300 points de base à 107 yens pour un dollar (voir graphique).


Evolution du yen face au dollar




Analyse sectorielle

Le graphique ci-dessous met en avant l’évolution de l’Eurostoxx 50 contre le secteur des valeurs de la santé (marron) et celui des valeurs parapétrolières (vert).
On observe clairement un changement de situation lors des deux derniers mouvements baissiers de l’indice (début août et fin septembre). En effet, alors que depuis le début de l’année, les valeurs de la santé sous performaient l’indice européen, la défiance des investisseurs intervenue au cours de l’été, a totalement inversé la tendance et ce, du fait du caractère défensif de ces sociétés.

Les valeurs parapétrolières subissent, quant à elles, les effets d’un dollar fort (entrainant la baisse de l’or noir). Elles affichent dorénavant une performance sensiblement identique à l’indice Eurostoxx 50 alors qu’à la fin juin, sa surperformance dépassait les 10%. C’est en effet un violent retour de bâton qui touche ce secteur « cyclique », avec un repli de près de 20% depuis le début de l’été.
On peut ainsi conclure à un retour en force des valeurs défensives au détriment des cycliques depuis le premier mouvement baissier de l’été.


Les secteurs européens de la santé et du pétrole (Vs Eurostoxx 50)




Toujours plus chargée aux Etats-Unis, la période de publications trimestrielles se poursuit cette semaine. Les valeurs financières et technologiques seront particulièrement concernées aux Etats-Unis, mais également des groupes de grande envergure à l’image de Johnson & Johnson et General Electric.
En France, les groupes LVMH, Danone ou encore Carrefour feront leur point d’activité trimestriel.


* Liste des publications aux Etats-Unis (+ 10 milliards de dollars)


* Liste des publications en France (+ de 5 milliards de capitalisation):


Statistiques économiques

La semaine dernière, les prises de pouls macroéconomiques, nous décrivent un environnement européen encore fragile. Les marchés actions ont d’ailleurs été sévèrement sanctionnés suite à la majorité de ces publications.
L’Allemagne est la principale concernée en publiant des chiffres bien inférieurs aux attentes, à l’image des commandes à l’industrie illustrées dans le graphique, au plus bas depuis mars 2009 (-5.7% par rapport au moins dernier contre un recul de 2.4% attendu). La production industrielle germanique n’est pas non plus épargnée, avec un recul de 4%.


Evolution des commandes industrielles allemandes depuis 6 ans




Cette semaine, les investisseurs suivront particulièrement l’indice ZEW, témoin du sentiment économique allemand, publié mardi. Le discours du président de la banque centrale européenne viendra animer la journée de mercredi ainsi que les publications outre-Atlantiques : indice PPI (reflétant les changements de prix des biens et services) et ventes de détails.
La présidente de la Fed prendra à son tour la parole en fin de semaine avant l'annonce des permis de construire et du sentiment des consommateurs (indice de l'Université du Michigan).


Le vent de panique est-il justifié ?

Comme lors de toute tendance excessive, il y a des ajustements. Quoi de plus normal alors que cette réaction négative sur les marchés. En effet, le mouvement ascendant sans faille depuis deux ans, sur l’ensemble des places boursières a commencé à se dégrader, créant par la même occasion, une phase secondaire de consolidation.
La donne évolue peu et les conditions techniques demeurent positives à moyen terme.
La baisse de l’euro devrait favoriser les résultats des entreprises européennes. Les mesures de la BCE pourraient canaliser une liquidité généreuse en direction des acteurs économiques. Même si quelques excès haussiers ont été remarqués durant l’euphorie boursière, dans un tel contexte de prises de bénéfices, les investisseurs actifs pourraient profiter de cette défiance actuelle pour revenir sur des dossiers qui ont perdu, pour certains, plus de 40%.

Difficile de trouver le point bas de ce retour massif mais il convient dès à présent de s’intéresser aux dossiers de faible valorisation, qui ont pour la plupart, restructuré leur situation financière et qui possèdent un réel potentiel d'appréciation.

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