"Les révoltes tunisiennes, égyptiennes et libyennes sont venues rappeler que l'une des véritables préoccupations est en réalité le retour de l'inflation : inflation des prix alimentaires qui a surpris plus d'un prévisionniste (+33% sur l'huile de palme et +21% pour le sucre l'an dernier) mais aussi inflation de l'ensemble des matières premières. Avec des niveaux de croissance économique de 10,2% en Chine, de 8,6% en Inde, de 7,6% au Brésil et surtout de 2,9% aux Etats-Unis, l'économie mondiale a fait preuve d'une vigueur inattendue", note Patrice Pailloux, président de Somangest.

"Une vigueur que l'instabilité persistante en Libye pourrait bien compromettre. L'interruption des exportations en provenance de ce pays a en effet récemment fait bondir le prix du baril de Brent largement au-dessus des 110 dollars. Réactivant la crainte d'une possible récession, cette flambée a déjà des conséquences visibles sur certains secteurs d'activité et dans le panier de la ménagère."

"Vouée aux gémonies l'an passé, la zone euro semble retrouver un peu d'intérêt aux yeux des investisseurs. Si tous les problèmes sont loin d'y être réglés, leur sentiment a évolué à son propos. Trois faits sont venus nous le démontrer : tout d'abord, la première émission du Fonds européen de stabilité financière a rencontré un beau succès puisque l'offre s'élevait à 5 milliards d'euros et que la demande a atteint les 45 milliards."

"Ensuite, la hausse des taux d'intérêt des obligations européennes n'a pas empêché les Bourses d'Europe du Sud de remonter un peu et celles du Nord de bien se tenir. Enfin, bien qu'elles se soient faites à des taux d'intérêt élevés, les émissions de refinancement du Portugal et de l'Espagne se sont bien déroulées. A ce propos, notons que la volonté clairement affichée par le gouvernement espagnol de nettoyer son système bancaire a été déterminante."

"Au-delà de ces éléments, 2011 devrait, au moins pour sa première partie, ressembler à 2010 pour son grand décalage entre problèmes macroéconomiques et microéconomiques. Plus que jamais la visibilité va rester faible sur la macroéconomie tandis que les sociétés devraient rester très performantes. Dans un tel cadre, une allocation d'actifs tactique jouera un rôle déterminant cette année, surtout pour des gérants comme nous qui ne cherchons pas à répliquer les grands indices."

"Aujourd'hui, nos fonds sont couverts via des contrats futures notamment notre fonds patrimonial Sominter à 50%, la situation géopolitique restant explosive. Outre l'Europe, nos zones d'investissement de prédilection sont la Russie et les Etats-Unis. La première devrait bénéficier d'une volonté politique affirmée de continuer à croître et d'un pétrole relativement cher (80 à 100 dollars le baril). Cerise sur le gâteau, aucun risque de surchauffe économique n'est à y craindre. De son côté le choix des Etats-Unis nous semble incontournable."

"Les efforts du gouvernement américain pour relancer son économie et le dynamisme des sociétés technologiques constituent de solides garanties pour nos investissements. En matière de choix sectoriels, nous privilégions toujours les secteurs à forte visibilité. Outre la technologie, nous sommes intéressés par le luxe et l'automobile. Ce dernier souffre toujours d'une décote significative alors même qu'il est idéalement placé pour bénéficier du développement de la consommation dans les pays émergents et du développement du leasing dans un contexte de crédit bon marché. Nous restons toujours à l'écart des valeurs financières dont la valorisation reste un mystère pour nous."