KOWEIT, 10 décembre (Reuters) - Essam el Marzouk, le ministre du Pétrole du Koweït, a déclaré dimanche que l'Opep ainsi que d'autres producteurs étudieraient avant juin la possibilité d'établir une stratégie de sortie de l'accord de réduction de la production.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des pays extérieurs au cartel emmenés par la Russie ont convenu le 30 novembre de prolonger de neuf mois jusqu'à la fin 2018 leur accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année, se réservant cependant la possibilité d'y revenir dessus en cas de flambée des cours.

"Il y a toujours des réunions de la commission de surveillance ministérielle tous les deux mois et une étude sera menée sur la possibilité d'une stratégie de sortie (...) avant juin", a dit le ministre à la presse.

La prochaine réunion plénière de l'Opep aura lieu en juin et celle de la commission dite JMMC en janvier, à Oman.

La Russie, qui a cette année, et pour la première fois, réduit sa production de concert avec l'Opep, milite pour qu'un message soit clairement adressé au marché sur une éventuelle sortie de l'accord.

Elle redoute que les investisseurs anticipent une pénurie susceptible de provoquer une montée trop brusque des cours, ce qui inciterait les producteurs américains de pétrole de schiste, non concernés par l'accord d'encadrement, à augmenter encore leur offre et à continuer de gagner des parts de marché.

La Russie a en outre besoin de cours bien moins élevés que l'Arabie saoudite, pays moteur au sein de l'Opep, pour équilibrer son budget. Ryad, qui cherche à dégonfler son déficit budgétaire, compte pour sa part introduire en Bourse en 2018 sa compagnie publique Aramco, dont la valorisation bénéficierait à plein d'un prix du marché le plus haut possible.

Alexandre Novak, le ministre de l'Energie russe, a jugé mercredi qu'il était prématuré d'évoquer une éventuelle sortie de l'accord, estimant qu'une telle sortie, en tout état de cause, devrait être progressive.

Il faudrait selon lui de trois à six mois pour résilier l'accord, suivant l'étendue de la demande et la manière dont le marché pétrolier se serait repris d'ici là.

Pour l'heure, les pays parties à l'accord réduisent la production de 1,8 million de barils par jour environ.

(Ahmed Hagagy et Rania El Gamal, Wilfrid Exbrayat pour le service français)