Ajoute autres marchés européens, commentaires, valeurs.

Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé sur un plongeon de 8,04% vendredi, à l'unisson des autres places boursières européennes, dans un marché ébranlé par la déflagration qui a suivi le vote britannique en faveur d'un Brexit.

L'indice CAC 40 a perdu 359,17 points à 4.106,73 points, dans un volume d'échanges exceptionnellement élevé de 11,7 milliards d'euros.

Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 6,82%, Londres limitant la casse en reculant de 3,15%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 8,62%.

En début de séance, le marché Parisien s'est effondré brièvement de plus de 10%. Il s'est toutefois maintenu au-dessus de ses plus bas annuels, autour de 3.900 points. De son côté, la Bourse de New York a baissé à l'ouverture.

"Le marché avait repris de la hauteur depuis le début de semaine", tablant sur un maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, donc "le fait qu'il y ait effectivement Brexit c'est la surprise et la douche froide", souligne Renaud Murail, un gérant de Barclays Bourse.

L'indice Parisien avait fortement progressé ces derniers jours, les investisseurs anticipant, à tort, un maintien du Royaume-Uni dans l'UE.

Mais les Britanniques ont décidé de quitter l'UE, un désaveu cinglant à des décennies de construction européenne, qui a poussé à la démission le Premier ministre conservateur David Cameron.

Selon les résultats définitifs publiés vendredi matin, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit lors du référendum de la veille, marqué par une participation importante (72,2%).

Pour Olivier Raingeard, chef économiste chez Neuflize OBC, "la réaction des marchés aujourd'hui est à la mesure de la surprise des investisseurs qui avaient, au cours des derniers jours, largement anticipé le scénario inverse".

"La volatilité est clairement de retour et devrait se prolonger dans les prochains jours et semaines", selon lui.

Le secteur financier, qui avait progressé ces derniers jours, a été particulièrement touché. Parmi les valeurs bancaires, BNP Paribas a chuté de 17,40% à 39,40 euros, Crédit Agricole de 14,00% à 7,65 euros et Société Générale de 20,57% à 28,80 euros.

Après ce choc, le marché fait donc "un retour à la case départ" et vient "s'ajuster à quelques points de ce qu'on avait touché il y a maintenant une semaine" quand les craintes du Brexit se sont matérialisées, ajoute M. Murail.

"Il est probable qu'à court terme beaucoup d'investisseurs préfèrent rapatrier les capitaux plutôt aux Etats-Unis que de les laisser en Europe tant qu'il y a vraiment des doutes et une incertitude importante", poursuit-il.

Passé la nouvelle, les investisseurs ont suivi de près les réactions de banques centrales et responsables politiques.

Les ministres des Finances et présidents des banques centrales du G7 ont mis en garde contre les possibles "effets néfastes" sur la stabilité économique des mouvements de change "excessifs" après le choc du "non" britannique.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a quant à elle assuré être prête à fournir des liquidités en dollars aux autres banques centrales pour faire face aux "pressions" qui pourraient surgir sur les marchés financiers après le Brexit.

"Le vote surprise au Royaume-Uni en faveur d'une sortie de l'Union européenne a mis plus de pression sur la Banque centrale européenne pour qu'elle fournisse un soutien supplémentaire", estiment de leur côté les économistes de Capital Economics.

La Banque centrale européenne (BCE) considère que "le système bancaire de la zone euro est résistant en termes de capitaux et de liquidités" mais elle s'est dite prête à intervenir pour prévenir un assèchement des liquidités.

En dehors des banques, l'ensemble des valeurs ont été sanctionnées, à l'image de PSA (-18,17% à 11,71 euros), Renault (-13,62% à 70,49 euros), ArcelorMittal (-12,85% à 4,19 euros) et Schneider Electric (-10,74% à 52,12 euros).

cc/fpo/jpr