PARIS - Marine Le Pen a déclaré qu'il n'y avait aucune contradiction dans sa position sur l'euro, alors que la candidate du Front national semble faire évoluer sa position sur une mesure impopulaire à une semaine du second tour de la présidentielle.

"Oui, je pense que l'on peut parfaitement conserver l'euro monnaie commune", a-t-elle déclaré aujourd'hui à BFMTV en marge d'un déplacement surprise dans les Bouches-du-Rhône.

La députée européenne précise dans un entretien accordé au Parisien Dimanche qu'il s'agit de "transformer l'euro monnaie unique en euro monnaie commune" car "aujourd'hui la monnaie unique est un boulet". Il y aura donc coexistence d'une "monnaie nationale" et d'une monnaie commune qui "ne concernera pas les achats quotidiens mais uniquement les grandes entreprises qui font du commerce international".

Le retour à une devise franco-française ne figure nulle part dans la profession de foi de Marine Le Pen, dévoilée vendredi par la Commission nationale de contrôle de la campagne et l'accord de gouvernement scellé en fin de semaine avec le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan précise que "la transition de la monnaie unique à la monnaie commune européenne n?est pas un préalable à toute politique économique".

Elle a par ailleurs déclaré dans un entretien à Sud-Ouest qu'"un retour concerté à la monnaie nationale" pourrait prendre un an à un an et demi.

PARIS - Le nouveau calendrier de Marine Le Pen sur la politique monétaire est un coup politique qui ne change rien aux risques que le projet ferait courir à l'économie française, estiment des économistes.

La candidate du Front national qui sait que les risques liés à la sortie de l'euro inquiètent considérablement une grande partie de l'électorat - 72% des Français veulent garder la monnaie unique selon un récent sondage Elabe -, affirme qu'il n'y a aucun changement ni contradiction dans sa position.

"C?est un vrai changement de pied mais ça déséquilibre complètement son programme économique et ça le rend impossible", déclare à Reuters Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet d?études Asteres. "Ils cherchaient un moyen de se sortir d?une situation où ils s?étaient enfermés ; l?alliance avec Dupont-Aignan leur a donné le prétexte politique pour en sortir mais du coup son programme s?écroule."

Pour Ludovic Subran, économiste chez l'assureur-crédit Euler Hermes, Marine Le Pen lâche du lest parce qu'elle a compris que les Français ont "peur de l?impact que cela aura, notamment sur la consommation et sur l?épargne".

Christopher Dembik, responsable de la recherche à Saxo Bank, parle, lui, d'un "vrai revirement" et d'un "retour à la réalité, la sortie de l?euro est remise aux calendes grecques". "Mais deux monnaies, ça n?a pas de sens. On renoue avec le serpent monétaire européen (avec l'euro monnaie commune-NDLR) qui avait un inconvénient, c?est que les monnaies nationales étaient soumises à la spéculation", ajoute-t-il.

PARIS - Le pape François a déclaré ne pas connaître suffisamment la politique française, bottant en touche face à des journalistes qui l'interrogeaient sur le second tour de l'élection présidentielle.

"A propos de la France, pour vous dire la vérité, je ne comprends pas la politique intérieure française", a déclaré le souverain pontife samedi en fin de soirée à des journalistes à bord de l'avion qui le ramenait d'Egypte.

"Concernant les deux candidats à la présidentielle, je ne connais pas leur histoire, je ne sais pas d'où ils viennent", a-t-il dit. "Je sais qu'un des candidats est un représentant de la droite forte mais l'autre, vraiment, je ne sais pas d'où il vient et c'est pour cela que je ne peux pas donner une opinion tranchée sur la France", a-t-il ajouté.

Le pape François s'était montré beaucoup plus catégorique pendant la campagne présidentielle américaine l'an dernier, en critiquant le candidat républicain, aujourd'hui président.

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ISTANBUL - Plus de 3.900 fonctionnaires, militaires et gendarmes considérés comme des menaces pour la sécurité nationale ont été limogés par les autorités turques dans le cadre de la répression menée depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016, a annoncé hier le gouvernement d'Ankara.

Le gouvernement turc affirme que ces mesures touchent des partisans du prédicateur en exil Fethullah Gülen qu'Ankara accuse d'avoir été l'artisan du putsch manqué et qui disposerait d'un réseau de fidèles au sein de l'administration mais également dans les organes de presse et certaines entreprises.

Des programmes télévisés de rencontre ont été supprimés hier, le gouvernement ayant annoncé le mois dernier qu'ils contrevenaient à la foi et à la culture turque.

Dans la journée, les autorités avait bloqué l'accès à l'encyclopédie en ligne Wikipédia, en vertu d'un loi interdisant l'accès aux sites internet jugés obscènes ou constituant une menace pour la sécurité nationale

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LONDRES - La Première ministre britannique, Theresa May dit s'attendre à des négociations difficiles avec l'Union européenne pour préparer la sortie de son pays du bloc communautaire.

Réunis hier à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept ont adopté de stricts principes pour encadrer la négociation sur le Brexit dans les deux ans qui viennent.

Affichant leur fermeté, ils ont fait comprendre aux Britanniques qu'ils ne doivent pas se faire "d'illusions" sur l'obtention rapide d'un accès au marché unique.

Interrogée au lendemain de ce sommet par la BBC, Theresa May n'a pas caché que la négociation sur les termes du divorce entre Londres et l'UE serait difficile. La chef du gouvernement britannique a réitéré toutefois qu'elle n'hésiterait pas à interrompre le processus si les propositions de Bruxelles ne convenaient pas.

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WASHINGTON - Donald Trump a prévu de s'entretenir dans la journée avec les dirigeants de Singapour et de la Thaïlande de la menace que représente la Corée du Nord en Asie, a annoncé le secrétaire général de la Maison blanche Reince Priebus.

Le président américain s'est entretenu hier avec son homologue philippin Rodrigo Duterte de cette même question et les entretiens qu'il multiplie ont pour but d'avoir le soutien des dirigeants régionaux pour "un plan d'action" si la situation se détériore en Corée du Nord, a précisé Priebus.

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HARRISBURG, Pennsylvanie - Donald Trump a choisi de marquer le 100e jour de sa présidence hier en s'exprimant devant des partisans tout acquis à sa cause et réunis à Harrisburg, en Pennsylvanie.

Et, comme à son habitude, le président américain a mis en valeur son bilan depuis son entrée à la Maison blanche le 20 janvier, tout en vouant aux gémonies ceux qui le critiquent.

Au dîner annuel de l'Association des correspondants de la Maison blanche, organisé samedi soir à Washington, Donald Trump a préféré la compagnie de partisans, devant lesquels il a réitéré sa critique de médias jugés "incompétents, malhonnêtes".

C'est la première fois en 36 ans qu'un président américain refuse cette invitation au dîner de la presse, décision justifiée par Donald Trump par le traitement "injuste" qu'il subirait de sa part.

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PARIS - Un décret autorisant les maires des grandes villes françaises et des communes de la région parisienne à imposer un enregistrement préalable aux propriétaires louant ponctuellement leur logement via des plates-formes numériques comme Airbnb a été publié dimanche au Journal officiel.

Ce décret d'application de la loi "pour une République numérique", promulguée en octobre dernier, ouvre cette possibilité pour les communes de 200.000 habitants et les municipalités de la petite couronne parisienne.

Créée en 2008 à San Francisco, la plate-forme américaine Airbnb a été accusée par certaines grandes villes d'accentuer la pénurie de logements et l'inflation des loyers, ainsi que d'exercer une concurrence déloyale contre le secteur de l'hôtellerie traditionnelle.

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PARIS - Tati devrait être placé en redressement judiciaire dans le courant de la semaine par le tribunal de commerce de Bobigny, a déclaré Michel Rességuier, directeur général d'Agora, la holding regroupant les enseignes Tati, Giga Store et Fabio Lucci et qui a été mise en vente en février par le groupe Eram.

Parmi les sept offres de reprise que nous avons reçues, six ne sont que partielles, a indiqué Michel Rességuier.

Le directeur général d'Agora a dit espérer pouvoir présenter des offres fermes aux représentants du personnel à la mi-mai.