PARIS - Le procès de Jacques Chirac pour détournement de fonds publics, le premier en France d'un ancien chef de l'Etat républicain, s'est ouvert aujourd'hui au tribunal correctionnel de Paris en l'absence du prévenu.

Le parquet de Paris a annoncé à l'audience qu'il acceptait l'excuse médicale présentée dans un rapport daté du mois de juillet et transmis vendredi dernier aux juges, tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle expertise indépendante.

La partie civile, l'association anti-corruption Anticor, a demandé au tribunal de faire réaliser cette expertise à bref délai, dans les prochains jours.

Le tribunal devait statuer dans la soirée ou demain. Il peut soit tenir le procès en l'absence de Jacques Chirac, soit renvoyer pour nouvelle expertise. Les avocats de l'ancien président, qui proposent donc de le représenter lors d'une audience qui se tiendrait comme prévu, ont exprimé leur indignation de voir leur client accusé de se dérober devant ses juges.

Il voulait venir mais il est "souffrant", a dit Me Jean Veil. "Ces affaires viennent devant votre tribunal dans un délai particulièrement rapide et je trouve injuste, pour ne pas dire inadmissible, qu'il puisse être accusé de manoeuvre dilatoire", a dit l'avocat.

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PARIS - Douze millions d'élèves français ont repris ce matin les cours lors d'une rentrée marquée par l'entrée en vigueur de la réforme du lycée et 16.000 suppressions de postes sur le budget 2011.

Le ministre de l'Education, Luc Chatel, a assuré que tout allait bien se passer et que chaque enfant aurait un enseignant. "Il y a 850.000 professeurs qui vont accueillir ce matin les 12 millions d'élèves", a-t-il dit sur France 2.

Mais quatre syndicats d'enseignants appellent d'ores et déjà à une mobilisation le 27 septembre contre les suppressions de postes, soulignant que 80.000 auront disparu au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2012.

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LE CAIRE - Des échauffourées ont opposé partisans et adversaires d'Hosni Moubarak à l'intérieur et hors du tribunal où avait lieu la troisième audience de son procès, où un premier témoin a défendu le rôle de la police avant le renversement du président égyptien.

Les forces de l'ordre ont dû interrompre une bagarre dans la salle d'audience entre certains des nombreux avocats présents, des plaignants et des fidèles de l'ancien raïs, évincé du pouvoir lors d'un soulèvement populaire en février et hospitalisé depuis avril pour problèmes cardiaques notamment.

Allongé sur une civière, Hosni Moubarak a été conduit dans la cage métallique des prévenus. Agé de 83 ans, il est le premier dirigeant arabe jugé en personne depuis qu'ont éclaté les révoltes du "printemps arabe" au début de l'année.

Le juge Ahmed Refaat a interdit les caméras au procès organisé à l'Ecole de police du Caire après les deux premières audiences, que les Egyptiens avaient suivies avec fascination.

Hosni Moubarak est jugé pour corruption, détournement de fonds publics et meurtre avec préméditation dans le cadre de la répression du mouvement qui a provoqué sa démission en février et fait 840 morts selon un bilan officiel.

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AMMAN - Les forces syriennes ont lancé dans la journée leur plus vaste intervention depuis le mois de juin près de la frontière avec la Turquie pour tenter d'éteindre le mouvement de contestation contre le régime de Bachar al Assad.

A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé que les autorités syriennes l'avaient autorisé pour la première fois à rendre visite à des prisonniers.

L'intervention des forces de Bachar al Assad dans le nord-ouest de la Syrie a coûté lundi la vie à un civil, un forgeron de 24 ans abattu par des tireurs embusqués juste après avoir franchi la frontière turque en provenance du village d'Aïn al Baïda, selon un membre de sa famille interrogé au téléphone.

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AU NORD DE BANI WALID, Libye - Un représentant du conseil intérimaire au pouvoir en Libye a annoncé hier l'échec de négociations pour obtenir la reddition des forces kadhafistes dans le bastion de Bani Walid, dans le désert à 150 km au sud-est de Tripoli.

Le négociateur du Conseil national de transition s'est dit persuadé que deux des fils de Mouammar Kadhafi, dont Moutassim, ainsi que le porte-parole du colonel libyen Moussa Ibrahim, se trouvaient dans la localité, l'une des dernières poches de résistance kadhafistes avec Syrte et Sabha, dans le Sud.

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RAMALLAH, Cisjordanie - Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a rencontré la semaine dernière le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, ont annoncé aujourd'hui des responsables palestiniens.

Il s'agit de la première entrevue de Mahmoud Abbas avec un membre du cabinet israélien depuis près d'un an.

Le dirigeant palestinien a informé des membres du Conseil révolutionnaire de son mouvement, le Fatah, qu'Ehud Barak avait sollicité cette rencontre en Jordanie pour étudier les moyens de reprendre les négociations bilatérales suspendues il y a un an par suite d'un désaccord sur l'extension des colonies juives.

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ROME - La popularité du gouvernement de Silvio Berlusconi est au plus bas, avec 22% d'Italiens satisfaits de son action, selon un sondage Demos & Pi publié aujourd'hui par le quotidien La Repubblica.

Cette étude illustre l'étendue du mécontentement en Italie face au plan d'austérité de 45,5 milliards d'euros présenté mi-août, qui vise à équilibrer le budget en 2013. En juin, la cote de popularité du gouvernement était de 27%.

La plus grande centrale syndicale italienne, la CGIL, a lancé un appel à la grève générale demain pour protester contre les mesures d'austérité.

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PARIS - Dominique Strauss-Kahn s'exprimera dans les quinze prochains jours, a déclaré sa chargée de communication. Anne Hommel, qui s'exprimait devant le domicile parisien de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a demandé à la presse "de laisser tranquille" l'ancien responsable socialiste et sa famille, ainsi que les riverains et commerçants.

Dominique Strauss-Kahn est rentré hier matin à Paris après trois mois et demi de démêlés judiciaires aux Etats-Unis, où il était accusé de tentative de viol.

Il fait face en France à l'enquête de police ouverte en juillet sur la plainte d'une jeune femme, Tristane Banon, qui affirme qu'il l'a agressée en 2003, ce qui compromet un éventuel retour rapide en politique de l'ancien favori des sondages pour la présidentielle de l'an prochain.

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PARIS - Le dirigeant et élu écologiste français Jean-Vincent Placé a déclaré aujourd'hui qu'il saisirait le procureur de Paris après les propos du député UMP Alain Marleix le qualifiant de "Coréen national".

Jean-Vincent Placé, enfant abandonné à sa naissance en Corée du Sud en 1968 et adopté par un couple de Français à l'âge de sept ans, s'est dit personnellement offensé par ces propos, tenus par Alain Marleix dans un entretien à Public Sénat. Il a fait savoir à Reuters qu'il saisirait le procureur de Paris pour injures à caractère raciste.

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PARIS - Quatre jours après un succès étriqué en Albanie, l'équipe de France de football s'en va défier demain soir la Roumanie, à Bucarest, pour faire taire les critiques et s'ouvrir un peu plus le chemin de l'Euro 2012. Après un déplacement compliqué à Tirana (2-1), acquis dans la douleur et non sans aspérités, les Bleus de Laurent Blanc souhaitent boucler leur campagne de qualification pour l'Euro 2012 à l'extérieur de la plus belle des manières, avant de recevoir le mois prochain l'Albanie et la Bosnie.