PARIS - La presse, l'opposition et les analystes se montrent très critiques pour qualifier le remaniement gouvernemental opéré hier par François Hollande dans le but déclaré d'"agir" et de "réformer" durant la dernière année du quinquennat.

De la droite aux responsables d'Europe Ecologie-Les Verts en passant par les féministes, l'incompréhension est grande face au choix de faire revenir au gouvernement trois écologistes et l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Les enquêtes d'opinion vont dans le même sens. Selon un sondage OpinionWay pour Public Sénat et Etat d'Esprit, 80% des 1.038 personnes interrogées mercredi et jeudi pensent que le remaniement "n'aura pas d'effet sur l'action du gouvernement".

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MUNICH - L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'est félicité de l'accord de "cessation des hostilités" conclu dans la nuit à Munich mais doute toujours de la reprise des négociations de paix, auxquelles Bachar al Assad se dit prêt à participer, tout en promettant de continuer à lutter contre le "terrorisme".

Les Etats membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) réunis en Bavière se sont entendus sur la mise en oeuvre d'ici une semaine de cette cessation des hostilités et sur l'acheminement rapide d'une aide humanitaire dans les zones en proie au conflit. Ils ne sont toutefois pas parvenus à un accord de cessez-le-feu en bonne et due forme ni à la fin des bombardements russes, particulièrement intenses autour d'Alep, dans le Nord, où les forces syriennes mènent une vaste offensive.

Dans un entretien accordé à l'AFP quelques heures avant l'accord, le président syrien se dit lui aussi prêt à négocier mais affiche également sa détermination à reprendre le contrôle de tout le pays.

Le secrétaire américain à la Défense a souhaité que l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis déploient des forces spéciales en Syrie pour aider les insurgés à reprendre Rakka, capitale du califat proclamé par l'Etat islamique.

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BRUXELLES - En fixant à la Grèce des objectifs quasiment inaccessibles en matière de renforcement des frontières, l'Union européenne a ouvert aujourd'hui la voie à une suspension formelle de l'application des accords de Schengen.

Principale porte d'entrée dans l'UE pour les migrants et réfugiés venant du Proche-Orient, la Grèce a vu plus d'un million d'entre eux transiter par son territoire en 2015 au grand désarroi de ses partenaires européens qui lui reprochent son inaction.

Plusieurs membres du bloc communautaire, dont l'Allemagne, qui est aussi la destination privilégiée des migrants, ont mis en avant les difficultés de la Grèce pour justifier le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières intérieures de l'espace Schengen.

Ces mesures transitoires expirant en mai, les Etats de l'Union donnent à Athènes trois mois pour régler les "défaillances sérieuses" à ses frontières, notamment en matière d'enregistrement, de surveillance des zones maritimes ou encore de contrôles aux frontières.

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HELSINKI - Plusieurs milliers de réfugiés irakiens arrivés en Finlande l'an dernier ont annulé leur demande d'asile pour rentrer dans leur pays de leur plein gré, en expliquant qu'ils ne parvenaient pas à s'adapter au climat et aux conditions de vie en général. Environ deux tiers des demandeurs d'asile en 2015 étaient de jeunes hommes irakiens, qui doutent désormais du bien-fondé de leur décision. La Finlande organise à partir de cette semaine leur rapatriement par avion vers Bagdad. Pour l'heure, quelque 4.100 demandeurs d'asile ont annulé leur demande. Ce nombre devrait atteindre 5.000 dans les mois à venir.

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BAMAKO - L'attaque d'une base de la mission de l'Onu au Mali (Minusma) ce matin à Kidal, dans le nord du pays, a coûté la vie à trois casques bleus guinéens. Trente autres soldats de la paix ont été blessés, a précisé le représentant du secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif.

Le camp de la Minusma a été visé par des tirs d'armes à feu et de mortier, a dit Radouane Ag Mohamed Aly, porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance de groupes rebelles séparatistes. "C'est une attaque des islamistes", a-t-il ajouté.

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MUNICH - La Chine soutiendra une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui imposera à la Corée du Nord de "payer le prix nécessaire" pour ses récents tirs de fusées, a déclaré à Reuters le ministre chinois des Affaires étrangères. L'objectif de Pékin est de convaincre Pyongyang de revenir à la table des négociations, a précisé Wang Yi.

La Corée du Nord fait l'objet de sanctions de l'Onu depuis son premier essai nucléaire en 2006. Depuis, elle a mené trois autres essais, dont le plus récent a eu lieu le 6 janvier, ainsi que de nombreux essais balistiques.

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PARIS - La cour d'appel de Paris a confirmé la compétence de la justice française pour juger le réseau social Facebook dans un conflit l'opposant à un internaute alors que l'entreprise prétendait n'avoir de comptes à rendre qu'à la justice américaine. Dans leur arrêt, les magistrats valident l'ordonnance du tribunal de grande instance de Paris du 5 mars 2015 qui avait jugé "abusive" la clause exclusive de compétence, obligatoirement signée par tous les utilisateurs de Facebook.

L'action en justice a été engagée par un professeur féru d'art reprochant à Facebook d'avoir censuré son compte sur lequel il avait posté une photo du tableau de Gustave Courbet "L'Origine du monde", représentant un sexe féminin.

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PARIS - L'ADN de Salah Abdeslam, toujours en fuite, n'a pas été retrouvé sur la ceinture d'explosifs découverte à Montrouge, dans la banlieue de Paris, dix jours après les attentats du 13 novembre, a-t-on appris de source proche de l'enquête. On ne peut en tirer aucune conclusion car "cela ne signifie pas que cet homme de 26 ans ne l'a pas portée", a-t-on précisé.

Mais une empreinte génétique non attribuée a été retrouvée sur la ceinture explosive de Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah mort lors des attaques. Ce même ADN figurait dans l'une des "planques" des membres du commando, à Auvelais en Belgique. Selon BFM TV, cet homme, toujours non identifié, aurait donc manipulé deux dispositifs explosifs et pourrait être l'artificier du commando.

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BORDEAUX - Le chauffeur du camion impliqué dans l'accident d'un bus scolaire qui a fait six morts et deux blessés hier matin à Rochefort (Charente-Maritime) devrait être déféré demain en vue d'une information judiciaire pour "homicides et blessures involontaires". Le pronostic vital n'est pas engagé pour les deux blessés. L'ouverture malencontreuse d'une ridelle (battant) latérale du camion de chantier au moment où les deux véhicules se croisaient est à l'origine de l'accident. La ridelle a cisaillé le bus.

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MEXICO - Le pape François entame aujourd'hui un voyage apostolique de six jours au Mexique, une visite dominée par les défis à relever face à la pauvreté, à la criminalité et à leur corollaire, l'émigration de nombreux Mexicains vers les Etats-Unis. Lors d'une escale aujourd'hui à Cuba, il doit rencontrer le patriarche Cyrille, chef de l'Eglise orthodoxe russe.