Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en nette hausse de 0,94% la séance de jeudi, aidée par un repli du yen face au dollar, alors que Toshiba a encore dévissé de 16% sur des rumeurs de dépréciations d'actifs phénoménales.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a pris 0,94% (+177,88 points) à 19.072,25 points. Il avait déjà un peu rebondi mercredi.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a aussi augmenté de 0,94% (+14,29 points) à 1.528,15 points.

Sur le volet des monnaies, le dollar est remonté à 114,55 yens contre 113,30 yens mercredi à la clôture. L'euro s'est redressé à 121,85 yens contre 121,05.

Le billet vert est remonté à la suite des propos de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, qui a répété que la banque centrale prévoyait "quelques hausses des taux par an", d'ici à 2019. En décembre, le Comité monétaire avait indiqué qu'il projetait trois modestes relèvements des taux d'intérêt au jour le jour en 2017.

"Le ton de ces déclarations de Mme Yellen semble avoir renforcé les attentes de nouvelle hausse de taux directeur en mars. Le yen est revenu sur une tendance de repli et les investisseurs vont sans doute manifester un regain d'intérêt pour les entreprises exportatrices", a expliqué à l'agence Bloomberg Mitsushige Akino d'Ichiyoshi Investment Management à Tokyo.

Mme Yellen a néanmoins indiqué que la banque centrale agirait en fonction des changements économiques, ce alors que le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, va entrer en fonction vendredi.

Sur les 225 composantes du Nikkei, 201 ont augmenté, dans des proportions relativement faibles.

- La déroute de Toshiba et Takata -

La journée boursière a été marquée surtout par les chutes vertigineuses des actions Toshiba et Takata, deux entreprises qui nourrissent depuis des mois la rubrique des scandales.

L'action du conglomérat industriel japonais Toshiba a chuté de 16%, les dépréciations sur ses activités nucléaires américaines étant susceptibles de dépasser 700 milliards de yens (près de 6 milliards d'euros), selon les médias. Le titre a fini à 242,3 yens (-46,1 yens).

Toshiba, dont l'action est même tombée à 212 yens en séance (-26,5%), n'évitera pas la plongée dans le rouge pour l'exercice s'achevant le 31 mars 2017, a écrit le journal économique sans citer ses sources.

L'action de l'équipementier automobile Takata a dégringolé de plus de 17%, plombée par des informations de presse sur un possible dépôt de bilan pour repartir sur de nouvelles bases.

A la clôture, le titre s'affichait à 717 yens, soit un recul de 150 yens (-17,30%), le maximum autorisé pour la journée.

Il avait été suspendu durant toute la matinée, le quotidien économique Nikkei rapportant qu'un redressement judiciaire était à l'étude.

"Nous n'avons rien décidé", a réagi le groupe dans un communiqué publié à la mi-journée.

Le titre Nintendo était en baisse dans un premier temps mais a fini sur un gain de 1,42% à 23.800 yens. Les investisseurs ont apparemment changé d'avis après avoir compris que l'application Fire Emblem Heroes qui sera lancée sur le 2 février proposera des options payantes, donc une source supplémentaire de revenus pour le groupe.

Nintendo a aussi indiqué que son jeu Super Mario Run deviendrait téléchargeable sur les smarphones Android en mars, ce qui mettra fin à une exclusivité d'environ trois mois sur les iPhone et iPad d'Apple.

Par ailleurs, l'action Dentsu a stagné à 5.350 yens, avant que le groupe de publicité n'annonce le nom de son nouveau patron, Shoichi Nakamoto, en remplacement de démissionnaire Tadashi Ishii.

Enfin, parmi les habituelles valeurs phares, Toyota a pris 1,77% à 6.855 yens, Nissan a fait du sur-place à 1.155,50 yens et Sony a gagné 0,40% à 3.498 yens.

kap/mml