Le site de micro-blogging a effectivement accompli, telle une star de la cote, une introduction en fanfare, en réalisant un gain de 72.70 % à 44.90 EUR contre une mise sur le marché à 26 EUR qui était déjà un haut de fourchette. Les cours ont même affiché temporairement une hausse de près de 100 % à 50 USD en cours de séance.
Cet engouement des investisseurs peut s’expliquer techniquement : le fonds de placement n’a pu servir que les investisseurs américains (la demande était 30 x supérieure à  l’offre) et 50 % des titres aurait été placés chez seulement une dizaine d’institutionnels. Ces derniers se frottent déjà les mains ainsi que les structures de « capital risque » rentrés au capital ces dernières années.
Cette restriction a mécaniquement entrainé un phénomène de rareté avec d’importants programmes d’achats de la part des institutionnels en manque de titres.

Le spécialiste des « mini-messages aux 140 caractères » a été créé en 2006 à San Francisco par trois ingénieurs : Dorsey, Williams, Stone qui avaient échoué dans un premier projet (Odeo). Ces derniers ont eu l’idée géniale de mettre en place un réseau social de « followers». Très vite, certains statuts ont pu regrouper des millions de suiveurs. C’est aujourd’hui plus de 300 millions d’utilisateurs qui animent la plateforme de tweets et le PDG actuel, Dick Costolo, annonce clairement l’intention de se développer sur l’ensemble de la planète (75% des usagers sont américains).
Le challenge de Twitter demeure également dans la monétisation de son trafic essentiellement sur mobile. C’est pour bénéficier de cette force que MoPub, start up spécialisée dans la publicité sur mobile, a été acquise pour 300 millions de dollars. Les recettes proviennent essentiellement de tweets sponsorisés (estimation de 580 millions de dollars en 2013) et un milliard en 2014.

Sur la base des cours de clôture, la société se valorise plus de 25 milliards de dollars soit 25 x le chiffre d’affaires estimé pour 2014.
Twitter reste avant tout un groupe modeste économiquement parlant ; faible chiffre d’affaires et sans résultat positif (perte de 69 millions de dollars sur le premier semestre 2013), elle a du bénéficier du « Job Act »  une loi permettant aux sociétés dont le chiffre d’affaires est inferieur au milliard de dollars, pour rentrer dans le giron de la bourse américaine. Grace à cette procédure simplifiée des contraintes administratives et financières, la société a pu lever un milliard de dollars.

Contrairement au parcours de Facebook (16 milliards de cash levés à l’introduction) qui avait complément manqué son premier jour de cotation, en perdant plus de 50 % avec beaucoup de problèmes techniques sur le marché du Nasdaq, Twitter a clairement réussi son introduction cette fois-ci chez le concurrent  NYSE.
Néanmoins, il convient de surveiller le comportement du titre et de rester prudent au cours des premières semaines de cotation afin de laisser l’agitation s’estomper avec les prochaines prises de bénéfices.
Néanmoins, il ne serait pas étonnant de voir les cours revenir proches du prix d’introduction (vers 30/35 USD) niveau certainement opportun pour se positionner à l’achat sur le titre.