Madrid (awp/afp) - Le constructeur automobile chinois Chery va implanter sa première usine européenne en Espagne, sur l'ancien site Nissan de Barcelone, dans le cadre d'une coentreprise avec le groupe espagnol Ebro-EV Motors, a annoncé mardi le gouvernement espagnol.

Un "accord" a été "conclu entre les deux entreprises pour produire des voitures dans l'ancienne usine de Nissan, située dans la zone franche de Barcelone", a indiqué dans un communiqué le ministère espagnol de l'Industrie.

Aucun détail n'a été à ce stade communiqué sur cet accord, qui sera signé mercredi lors d'une rencontre à Madrid entre le ministre de l'Industrie Jordi Hereu et une délégation de Chery, en présence de membres du gouvernement régional catalan.

Les autorités espagnoles avaient fait état ces derniers jours d'un accord imminent après avoir multiplié les contacts avec Chery. Mais le doute persistait sur la décision du groupe chinois, des médias spécialisés ayant évoqué une possible implantation en Italie.

"Après des mois de négociations, nous mettons un point d'orgue à la réindustrialisation" de l'ancien site de Nissan "avec l'accord entre Ebro et Chery pour la fabrication de milliers de véhicules", s'est réjoui sur le réseau social X Roger Torrent, responsable des entreprises au sein du gouvernement catalan.

L'ancien site Nissan, où travaillaient 3.000 personnes, a fermé en décembre 2021. Une partie de ce vaste complexe industriel a été cédée au fabricant de motos Silence et EV Motors, mais les autorités locales - en lien avec EV Motors - cherchaient depuis un autre investisseur pour relancer pleinement le site.

Chery est le deuxième constructeur chinois à annoncer une implantation en Europe, après le champion de la voiture électrique BYD, qui a officialisé en février la construction de sa première usine européenne en Hongrie. Cette dernière sera opérationnelle d'ici trois ans.

Fondée en 1997, Chery est une entreprise publique. La marque, qui dit avoir vendu 1,88 million de véhicules passagers en 2023, était très populaire il y a une quinzaine d'années en Chine, notamment avec une petite citadine essence destinée au marché local.

La décision de Chery survient dans un contexte de tensions entre Pékin et Bruxelles, qui a ouvert une enquête début avril sur les subventions publiques accordées par les autorités chinoises aux automobiles électriques, accusées de fausser la concurrence.

afp/rp