Alors que la saison des résultats trimestriels touche à sa fin, avec un bilan nettement positif, les places financières poursuivent leur ascension, à l’image des indices américains qui enchainent les records historiques. L’Europe, plus fébrile avec les incertitudes politiques, parvient tout de même à revenir à proximité de ses records annuels.

Les opérateurs conservent ainsi leur engouement acheteur depuis plusieurs semaines dans la perspective des prochaines annonces du président américain au sujet des réformes fiscales d’envergure qui devraient être mises en place. La tendance est également soutenue par le compartiment des bancaires qui pourrait profiter d’une prochaine hausse des taux d’intérêts aux Etats-Unis.
Dans son dernier communiqué, la Réserve Fédérale a, en effet, confirmé sa volonté de poursuivre la normalisation de sa politique monétaire compte tenu de la robustesse de l’économie américaine qui poursuit son expansion. Le marché du travail est proche d’une situation de plein emploi et l’inflation tend vers l’objectif des 2% fixé par la banque centrale américaine. Les dernières statistiques ont confirmé cette embellie, le taux de chômage remonte à 4.8% mais les créations d’emplois sont nettement supérieures aux attentes (227K contre 170K). Les indicateurs d’activité remontent sensiblement, tout comme l’indice PPI, les ventes au detail ou encore le Phillyfed…
Malgré les incertitudes politiques sur le programme du nouveau président américain, la Fed table toujours sur 3 hausses de taux cette année et le prochain resserrement monétaire pourrait avoir lieu plus tôt que prévu.
Concernant la microéconomie, les publications trimestrielles ont agréablement surpris. A l’heure actuelle, plus de 82% des sociétés du S&P500 ont dévoilé leurs comptes, 73% d’entre elles ont dépassé les attentes en termes de chiffre d’affaires et 72% pour les bénéfices. Les ventes ont ainsi progressé de 4.8% par rapport au T4 2015 et les bénéfices grimpent de 5.5% en moyenne. Les résultats des grands distributeurs dans les jours à venir seront désormais déterminants pour appréhender l’état de la consommation des ménages américains.

Quelques facteurs d’inquiétudes pourraient néanmoins inciter les opérateurs à la prudence dans les semaines à venir. Aux Etats-Unis, le marché parie largement sur des baisses massives d’impôts et pourrait sanctionner des annonces jugées « insuffisantes ». En Europe, c’est le risque politique qui prédomine, à l’image des derniers sondages pour les élections françaises qui tend à accroître le spread entre les rendements à 10 ans en France et en Allemagne, signe d’une certaine aversion pour le risque. Le dossier grec pourrait également revenir sur le devant de la scène et accroître la volatilité sur les places financières.

Compte tenu des niveaux élevés des indices des deux côtés de l’Atlantique, après une hausse ininterrompue depuis le mois de novembre, il convient donc d’opter pour la prudence.

D’un point de vue technique, le CAC40 évolue à proximité de ses records annuels situés vers 4930 points et consolide désormais sous ce seuil malgré l’envolée des indices américains. En données hebdomadaires, la dynamique demeure pour le moment haussière au-dessus des 4730 points, zone de convergence avec la moyenne mobile à 20 semaines. Tant que ce niveau est préservé en clôture, les 4985/5000 points pourraient constituer l’objectif majeur de rebond.
A plus court terme, la zone d’indécision se resserre. Une rechute sous les 4800 points militerait pour l’amorce d’une consolidation de plus forte ampleur en direction des 4750/4730 points voire 4640 points par extension, borne basse d’un gap laissé ouvert début décembre. Un retour dans cette zone de cours constituerait une nouvelle opportunité pour revenir à l’achat à moindre risque.
On profitera donc de la proximité des plus hauts annuels pour réduire son exposition à l’achat dans une logique de prudence.