Une reconnaissance qui sonne comme une revanche ?
Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation, meilleure musique originale, meilleure chanson, meilleur scénario adapté, meilleure photographie, meilleur montage et meilleur mixage sonore. A Los Angeles, en entendant les récompenses succéder aux récompenses, Jérôme Seydoux a-t-il repensé à Cannes et à l'échec des Césars ?

L'année dernière, les 20,4 millions d'entrées du film de Danny Boon ne pouvaient alors prétendre qu'à un seul trophée, finalement attribué à un autre. La déception fut amère.

Des roupies converties en millions d'euros
Avec ce film, qui se déroule dans les bidonvilles de Bombay, l'homme d'affaires, récent Officier de la Légion d'honneur, démontre que le succès commercial n'est pas incompatible avec la reconnaissance de la profession du cinéma.

Le jeune Jamal Malik et les 20 millions de roupies qu'il est sur le point de remporter à l'équivalent indien de « Qui veut gagner des millions ? », ont d'ores et déjà rapporté au distributeur français plus de 60 millions de dollars de recettes hors Amérique du Nord.

Aux Etats-Unis et au Canada, le film distribué par Fox Searchlight, flirte avec les 100 millions de dollars. Et cette récente oscarisation va très certainement donner un second souffle au long métrage de Danny Boyle, co-produit principalement par le groupe de Jérôme Seydoux à hauteur de 8,5 millions de dollars sur les 15 millions requis pour sa réalisation.

Panacée
Avec plus d'un million d'entrées en France, certains seront tentés, à l'instar de François Ivernel, le Directeur général de Pathé en charge de la production et de la distribution, de qualifier Slumdog Millionaire de « film anticrise, qui permet de s'évader ».

Au regard de la progression du chiffre d'affaires de la Française des jeux depuis quelques mois, il est en effet probable que le recours au rêve et à l'évasion apparaisse comme un, sinon le remède anticrise.