ZURICH (Reuters) - UBS a opté pour une approche conservatrice face à l'évolution rapide des sanctions à l'encontre des entreprises et des particuliers russes, a déclaré mercredi le directeur général de la banque suisse, Ralph Hamers, estimant que tous les Russes étaient en pratique "semi-sanctionnés".

"Nous travaillons avec nos clients, y compris nos clients russes, sur la manière de gérer leurs affaires et de (limiter le risque) de leur situation", a déclaré Ralph Hamers lors de la conférence financière européenne de Morgan Stanley, faisant référence aux sanctions imposées par les États-Unis, l'Union européenne, la Grande-Bretagne et la Suisse depuis que la Russie a envahi l'Ukraine.

"En principe, tout Russe, toute personne en possession d'un passeport russe, est semi-sanctionné (...) au Royaume-Uni, en Union européenne et en Suisse".

Le 7 mars, UBS a détaillé une exposition directe à la Russie de 634 millions de dollars.

Ce chiffre n'inclut toutefois pas les éléments qui ne figurent pas dans le bilan de la banque, notamment ceux qu'elle détient ou investit pour des clients russes, un montant qu'UBS n'a pas souhaité communiquer.

Le rapport du 7 mars indique qu'UBS détenait alors environ 200 millions de dollars de prêts garantis par des actifs russes, mais que moins de 10 millions de dollars de prêts en cours avaient été accordés à des clients soumis aux sanctions à ce moment-là.

Ralph Hamers a déclaré jeudi qu'il ne pouvait pas donner plus de détails car le nombre de clients sanctionnés changeait de jour en jour.

"Nous adoptons la perspective la plus conservatrice pour nous assurer de respecter les sanctions", a-t-il indiqué, ajoutant que certaines sanctions étaient moins clairement définies que d'autres.

(Reportage Brenna Hughes Neghaiwi; version française Valentine Baldassari, édité par Jean-Michel Bélot)

par Brenna Hughes Neghaiwi