Séparation à l'amiable... et définitive !
Le divorce entre Time Warner et AOL semble (enfin !) consommé. Le groupe de Ted Turner avait repris AOL en janvier 2000, au plus fort de la bulle Internet. « Cette fusion est meilleure que le sexe ! », affirmait-il alors. Ce devait être le mariage du siècle... ce fut un fiasco séculaire.

Dès le lendemain de l'acquisition, les analystes pariaient sur la date du divorce.

Time Warner, qui détient 95% du capital d'AOL, rachètera à Google les 5% restants du capital, au troisième trimestre 2009, avant de procéder à un " spin-off ". Aujourd'hui, AOL est estimé à 4,2 milliards de dollars, mais cette somme pourrait monter à 5,5 milliards après la cession des parts détenues par Google.

Dans le cadre de la séparation, AOL devrait conserver la responsabilité de sa dette, qui s'élève à 1,5 milliard de dollars. Avec un endettement de 10,4 milliards, Time Warner ne peut se permettre d'alourdir ses encours.

AOL retrouve pourtant des couleurs
Cette séparation entre AOL et Time Warner, bien qu'attendue depuis plusieurs années, survient alors que la compagnie semble sur le point de se relancer.

La nomination, en mars dernier, au poste de Pdg de l'ancien vice-président et responsable des ventes de Google, Tim Armstong, marque le recentrage de la firme sur des niches rentables. Le groupe est profitable, avec des sous-marques en plein essor, telles que Engadget, MapQuest, Mov-ieFone ou TMZ. Com-score estime que le site présente la quatrième audience mondiale avec 107,5 millions de visiteurs uniques.

Et aujourd'hui, Tim Armstong s'est fixé un défi majeur : lancer un service comparable à Twitter, la jeune pousse qui est parvenue en quelques mois à redessiner le visage du Net outre-Atlantique.

Retour sur un échec mémorable
L'aventure America On Line de Ted turner aura été parsemée d'embuches. Première grande marque du Web, AOL est vite apparue comme un dinosaure sclérosé, centré sur sa stratégie de « chasse gardée », qui s'appuyait sur la vente de nouveaux services de communication à ses clients captifs.

En 2002, AOL annonçait 99 millions de dollars de pertes, alors que l'éclatement de la bulle Internet faisait prendre conscience aux investisseurs de la survalorisation excessive du titre.

« Toute ma vie, les gens ont dit que je n'allais pas y arriver », lâchait un jour Ted Turner. Si « les gens » se sont souvent trompés, ils ont eu raison au moins une fois... au sujet d'AOL.

D'ailleurs, aucun des deux partenaires ne devrait regretter le divorce. Pour Tim Armstrong, la séparation d'avec Time Warner est « une grande opportunité pour AOL et ses employés ».