AMSTERDAM, 20 mars (Reuters) - Un tribunal néerlandais a jugé mercredi que KLM a induit ses clients en erreur avec une campagne publicitaire visant à améliorer l'image environnementale de la compagnie aérienne, dans une affaire dite de "greenwashing".

Cette décision représente une victoire importante pour les militants écologistes qui dénonçaient la campagne "Fly Responsibly" de KLM comme trompeuse, l'aviation étant une source importante d'émissions de gaz à effet de serre.

Le tribunal a donné raison aux plaignants, mais n'a imposé aucune sanction à la branche néerlandaise d'Air France-KLM .

"Un certain nombre de publicités faites par KLM dans le passé étaient trompeuses et donc illégales", a déclaré le juge, dans un résumé écrit de la décision.

Toutefois, la compagnie aérienne ne sera pas obligée de rectifier le tir et pourra continuer à faire de la publicité auprès de ses clients, malgré les appels à une interdiction générale.

À l'avenir, l'entreprise est appelée à être "honnête et concrète" au sujet de ses déclarations environnementales, a souligné le tribunal.

Hiske Arts, membre du groupe Fossil Free, qui a intenté l'action en justice, s'est déclarée ravie de la décision.

"Le tribunal n'aurait pas pu être plus clair : les entreprises ne sont pas autorisées à prétendre qu'elles luttent contre un dérèglement climatique dangereux, alors qu'en réalité elles alimentent la crise."

Le directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, a quant à lui qualifié le procès de "désagrément".

"Nous ne faisons pas de 'greenwashing'", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, affirmant que la compagnie prenait des mesures pour réduire ses émissions, prévoyant d'acheter des avions plus efficaces et de mélanger davantage de biocarburant au kérosène.

Fossil Free estime que les projets futurs de KLM sont marginaux, et que leur importance est moindre comparé au danger actuel, d'autant plus que la compagnie prévoit d'augmenter le nombre de ses vols. (Reportage Toby Sterling à Amsterdam, Joanna Plucinska et Julia Payne à Bruxelles; version française Stéphanie Hamel, édité par Kate Entringer)