(Rpt mastic au §1, 2,255 mds au lieu de 2,2255 mds)

LISBONNE, 21 décembre (Reuters) - Le gouvernement portugais s'est résolu dimanche à renflouer la banque Banif en injectant 2,255 milliards d'euros et en la cédant à la filiale locale l'établissement espagnol de crédit Santander pour 150 millions d'euros.

Basée à Madère, Banif comptait fin septembre six milliards d'euros de dépôts.

C'est la deuxième fois en deux ans que Lisbonne vient à la rescousse d'une banque. En août, les finances publiques portugaises avaient mis 4,9 milliards d'euros sur la table pour empêcher Banco Espirito Santo de sombrer.

Si Banif est de bien moindre envergure, son renflouement s'est avéré onéreux pour les caisses de l'Etat et l'accord conclu avec la filiale portugaise de Santander pourrait se révéler plus complexe et coûteux que prévu.

Le Premier ministre Antonio Costa, entré en fonction en décembre, a admis lors d'une allocution télévisée que le sauvetage de Banif était "extrêmement coûteux pour le contribuable" tout en soulignant qu'il s'agissait de la seule solution pour préserver l'épargne des déposants et la stabilité financière.

Incapable de rembourser plus de 700 millions de prêts consentis par l'Etat au plus fort de la crise de la dette portugaise, Banif avait alors été nationalisée.

En cédant ses 60,5%, Lisbonne a voulu s'affranchir des nouvelles règles européennes qui entreront en vigueur début janvier et qui prévoient que le sauvetage des banques se fasse au détriment de ses créanciers et des déposants dont l'épargne est supérieure à 100.000 euros. (Andrei Khalip et Sergio Goncalves,; Nicolas Delame pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Banif Banco Internacional do Funchal SA