La chute des marchés et l'intérêt renouvelé des investisseurs pour les marchés monétaires suite à la remontée des taux — les fonds monétaires américains atteignent des niveaux de collecte record, en agglomérant désormais $5.7 trilliards — sont derrière cette inflexion.

Sur douze mois, les actifs sous gestion de BlackRock progressent cependant de $1.1 trilliard, passant de $8 a $9.1 trilliards — quatre fois plus qu'Amundi — soit une hausse de 14%. Quant au profit consolidé, s'il surpasse le consensus des analystes ce trimestre, c'est surtout grâce à une note fiscale moins salée qu'anticipée.

Le chiffre d'affaires et le profit d'exploitation de BlackRock stagnent depuis cinq ans, à respectivement $4 milliards et $1.5 milliard par trimestre. Le groupe est-il arrivé au bout de son modèle de croissance ? On sait qu'il recherche de  nouveaux débouchés dans le private equity, la dette privée ou la technologie. 

Larry Fink a d'ailleurs clairement fait comprendre qu'il était à la chasse d'un véritable "éléphant" en guise de prochaine acquisition stratégique. Acquéreur astucieux, parviendra-t-il à rééditer l'exploit de l'acquisition d'iShares en pleine crise des subprimes ?  

Plus tôt cette année, on s'en souvient, BlackRock tentait de racheter Crédit Suisse — alors en pleine déroute — mais le régulateur helvète ne le laissait pas faire. Dans tous les cas, il y a fort à parier que Fink saura parfaitement bien tirer parti de la prochaine grosse secousse sur les marchés financiers. `

En attendant, et à défaut, ce sont les retours de capitaux aux actionnaires qui augmentent. Sans réelle accélération sur les rachats d'actons cependant, puisque BlackRock reste depuis dix ans valorisé à une moyenne de x17 ses profits.