(Actualisation: nouveaux commentaires d'analystes, réaction en Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action Casino accuse la plus forte baisse de l'indice SBF 120 et inscrit de nouveaux plus bas historiques vendredi, alors que le groupe de grande distribution a fait part d'une forte augmentation de sa dette nette en France en 2021.

A 11h50, l'action Casino chutait de 15,1%, à 15,51 euros.

Au 31 décembre 2021, la dette financière brute du groupe ressortait à 8,14 milliards d'euros, contre 7,38 milliards d'euros un an plus tôt. En France, elle a augmenté de 19,3% pour atteindre 5,45 milliards d'euros à la fin de l'année.

A fin 2021, la dette nette de Casino ressortait à 5,86 milliards d'euros, en hausse de 26,4% sur un an, et à 4,37 milliards d'euros en France, hors Cdiscount et GreenYellow, soit une augmentation de 19,2%.

En raison d'une structure actionnariale fortement endettée, les sociétés mères de Casino, dont Rallye, ont été placées en procédure de sauvegarde le 23 mai 2019. Depuis, la réduction de la dette des activités françaises est devenue une priorité pour le distributeur stéphanois, propriétaire des enseignes Monoprix ou Franprix. C'est aussi la préoccupation centrale des investisseurs, qui font peu de cas des résultats 2021 dévoilés par Casino pour mieux analyser l'état de son bilan.

"Casino n'a toujours pas progressé en matière de désendettement en 2021" et des inquiétudes subsistent sur sa capacité à faire face aux pressions à venir sur les coûts, déplore ainsi Jefferies.

"Le point noir" de la publication des résultats 2021 de Casino vendredi "est l'évolution de la dette financière, pour cause notamment d'un ralentissement de l'exécution du plan de cessions" d'un montant de 4,5 milliards d'euros lancé en juillet 2018, ajoute Invest Securities. Dans l'Hexagone, "l'exécution du plan de cession a ralenti du fait de la pandémie", a indiqué Casino dans un communiqué.

Bryan, Garnier & Co. calcule de son côté que Casino a consommé pour 960 millions d'euros de trésorerie en France l'an passé, en tenant compte de la vente de Leader Price. "Même en excluant l'impact de la cession progressive des magasins Leader Price à Aldi, la consommation de trésorerie sous-jacente s'élève toujours à 550 millions d'euros", ajoute l'intermédiaire financier.

Accélération prévue du plan de cessions

Pour tenter de rassurer les investisseurs sur l'évolution de son endettement, les dirigeants de Casino ont indiqué vendredi vouloir accélérer l'exécution du plan de cession d'actifs. Depuis juillet 2018, le groupe a vendu pour 3,2 milliards d'euros d'actifs et promet de réaliser pour 1,3 milliard d'euros de cessions supplémentaires au plus tard avant la fin de 2023.

L'accroissement de la dette en France l'an passé s'explique notamment par les pertes opérationnelles de Leader Price, dont les derniers magasins ont été transférés à Aldi en septembre 2021, et par des charges exceptionnelles liées au repositionnement du groupe sur les formats de magasins les plus porteurs.

Les formats porteurs, soit les supermarchés, Cdiscount, les enseignes premium et celles de proximité, ont représenté 76% du chiffre d'affaires de Casino l'an passé en France, un taux en amélioration de 16 points de pourcentage depuis 2018 et se comparant à un taux de 43% en moyenne pour le secteur selon Kantar.

Le respect des covenants particulièrement surveillé

Au vu des éléments qualifiés de "transitoires" qui ont contribué à l'alourdissement de la dette du groupe, les dirigeants de Casino disent ne pas être "inquiets" pour le respect de leurs engagements bancaires, ou covenants.

Au 31 décembre 2021, le ratio dette brute sécurisée sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) après loyers s'établissait à 2,7 en France, soit légèrement en dessous du plafond autorisé de 3,5, ce qui représente une marge de manoeuvre de 178 millions d'euros au niveau de l'Ebitda. Pour sa part, le ratio Ebitda après loyers sur coûts financiers nets ressortait à 2,7 à la fin 2021 dans l'Hexagone, se situant légèrement au-dessus du plancher de 2,5 autorisé, soit une marge de manoeuvre de 55 millions d'euros au niveau de l'Ebitda.

"Ces marges de manoeuvre sont confortables", a assuré David Lubek, le directeur financier de Casino lors d'une conférence avec des journalistes. "Même en manquant notre objectif d'Ebitda pour les enseignes de distribution françaises l'an passé, cet indicateur n'a diminué que de 20 millions d'euros sur ce périmètre par rapport à 2020", a complété le dirigeant.

L'an passé, l'Ebitda des enseignes de distribution françaises de Casino est ressorti à 1,28 milliard d'euros, en diminution de 1,7%. Au niveau du groupe, cet indicateur a diminué de 4,7% à taux de change constants en 2021, à 2,53 milliards d'euros.

"Casino a respecté ses covenants à la fin du quatrième trimestre de 2021 mais les inquiétudes continuent de croître pour les tests qui seront effectués à la fin du premier trimestre de cette année", souligne de son côté Bryan, Garnier & Co.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ACD - LBO - VLV

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