Paris (awp/afp) - Malgré un bon troisième trimestre, l'équipementier automobile français Plastic Omnium abaisse ses objectifs pour l'année 2023, dans un contexte marqué par "une forte inflation, par des ralentissements de la production" et "une intensification de la grève aux Etats-Unis", une nouvelle sanctionnée par le marché.

Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires économique (intégrant les coentreprises) s'affiche en hausse de 11,5% par rapport à la même période en 2022, à 2,65 milliards d'euros (2,52 milliards de francs suisses), soit un peu plus que le consensus des analystes interrogés par Bloomberg, qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros.

"L'engagement de nos équipes permet à Plastic Omnium de continuer à surperformer le marché automobile au troisième trimestre 2023", fait valoir son directeur général Laurent Favre. Cependant, "cette performance s'inscrit dans un environnement économique moins bien orienté qu'au premier semestre, marqué par des incertitudes sur les volumes de production de nos clients et une intensification des grèves aux États-Unis".

Débutée le 15 septembre à l'appel du syndicat United Auto Workers (UAW), une grève pour revendiquer de meilleures conditions salariales mobilise aux Etats-Unis près de 45.000 employés de trois gros constructeurs (Ford, General Motors et Stellantis). Le mouvement s'est intensifié en début de semaine, avec l'entrée en grève d'une usine majeure de General Motors.

Cependant, un accord de principe vient d'être trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi, pour Ford.

Mais Plastic Omnium, qui conçoit et fabrique des éléments extérieurs de carrosserie (notamment des pare-chocs), des réservoirs d'essence et des systèmes de dépollution des véhicules pour les constructeurs, a choisi de jouer la prudence devant cet environnement économique incertain.

"Plastic Omnium confirme son objectif annuel de chiffre d'affaires et ajuste ses objectifs de marge opérationnelle et de cash-flow libre", indique M. Favre.

Concrètement, le groupe de la famille Burelle abaisse sa prévision de marge opérationnelle: il vise désormais une marge comprise entre 370 et 390 millions d'euros, contre plus de 400 millions d'euros précédemment, ce qui représentait une progression de plus 10% par rapport à 2022.

L'entreprise aux plus de 40.000 salariés a aussi abaissé sa prévision de flux de trésorerie disponible ("free cash flow"), visant désormais entre 190 et 210 millions d'euros, contre des flux supérieurs à 260 millions d'euros précédemment.

Cette nouvelle n'a pas été au goût des investisseurs: à 09H43, l'action de Plastic Omnium perdait 16,11% à 10,99 euros, dans un marché en baisse de près de 1%. Plus tôt dans la séance, le titre avait chuté de près de 20%.

Pourtant, dans le détail pour le troisième trimestre, le chiffre d'affaires de l'équipementier automobile a crû de 21,9% en Europe, où il réalise presque la moitié de ses ventes. Et s'il a fortement diminué de 26,1% en Chine, le groupe invoque un effet de base défavorable après un très bon troisième trimestre 2022 grâce à la "très forte activité" de sa coentreprise YFPO.

Numéro un mondial des réservoirs de carburant, Plastic Omnium affiche un "solide carnet de commandes dans toutes les activités, sécurisant la croissance future", précise le communiqué.

Sur les neuf premiers mois de 2023, le chiffre d'affaires économique de Plastic Omnium s'établit à 8,5 milliards d'euros, en forte hausse de 26,5% par rapport aux neuf premiers mois de 2022.

afp/jh