Paris (awp/afp) - L'équipementier Plastic Omnium a enregistré un très bon premier semestre grâce à la reprise de la production automobile, avec un chiffre d'affaires en hausse de 34,7% à 5,8 milliards d'euros.

L'équipementier français a globalement bénéficié d'une reprise accélérée de la production industrielle, même si le marché automobile n'a pas retrouvé ses niveaux d'avant-pandémie.

Plastic Omnium constate notamment une "reprise solide de la production automobile en Allemagne et dans les pays d'Europe de l'Est", et de bons résultats en Asie, a expliqué la direction de Plastic Omnium dans un communiqué.

"C'est un premier semestre extrêmement solide et satisfaisant", s'est félicité le directeur général du groupe Laurent Favre lors d'une conférence de presse.

Après deux années compliquées, "les chaînes logistiques se sont largement stabilisées, améliorées (...) On n'a quasiment plus de mauvaise surprise au jour le jour", a-t-il ajouté.

La marge opérationnelle progresse de 16,9% à 210 millions d'euros, "tirée par les activités historiques": les pièces de carrosserie, les réservoirs et les systèmes de dépollution doivent financer la transition vers l'électrique et l'hydrogène.

Les analystes d'Oddo BHF ont salué dans une note "un solide début d'année", soulignant une "gestion robuste". A la Bourse de Paris, l'action Plastic Omnium gagnait 2,74% vers 16H30, à 19,09 euros, après avoir brillé dans la matinée.

Carnet rempli

Le carnet de commandes du semestre atteint un niveau record, supérieur à celui d'une année complète, promettant une bonne dynamique dans les années à venir.

Il s'adapte au marché: près de 60% de ces commandes sont liées à des véhicules électriques, incluant les véhicules à hydrogène, et plus de 70% seront produites en Amérique et en Asie. Elles comprennent notamment des pare-chocs pour un SUV du géant chinois BYD et des pièces de carrosserie pour des BMW fabriquées aux Etats-Unis.

L'équipementier reste cependant "vigilant dans un marché difficile à vivre", a souligné Laurent Favre.

Avec l'inflation, certains véhicules ont un "prix trop élevé par rapport à ce qu'il devrait être", et "on sent un certain ralentissement" des commandes, notamment dans l'électrique, a-t-il ajouté.

"Les équipementiers automobiles ont beaucoup souffert des arrêts" de la chaîne de production, tandis que les constructeurs ont pu choisir ce qu'ils allaient produire (avec de plus fortes marges) et augmenter les prix en profitant du fait qu'il y avait beaucoup de demande", a expliqué M. Favre.

Alors que Tesla ou Audi ont déjà baissé leurs prix, les constructeurs "n'auront pas d'autre choix que d'aller dans cette direction-là s'ils veulent garder leurs volumes" de ventes.

Le résultat net de Plastic Omnium (part du groupe) est en légère baisse à 100 millions d'euros (-4,1%), en raison d'une hausse des charges financières liées notamment à "la poursuite de l'augmentation des taux d'intérêt".

Désendettement

Le groupe "continue à travailler pour compenser au maximum l'inflation", qui se concentre en 2023 sur l'énergie et les salaires. Les discussions peuvent être "extrêmement vigoureuses" avec les constructeurs pour leur passer une partie de ces coûts, a souligné M. Favre.

Cela dit, aidé par des ventes immobilières, Plastic Omnium a généré des flux financiers libres de 137 millions d'euros, en légère hausse par rapport au premier semestre 2022, "permettant d'absorber l'impact des acquisitions et les investissements dans l'hydrogène".

Il a récemment investi dans l'éclairage (AMLS Osram, Varroc) et l'électrification (Actia Power, qui fabrique des batteries pour camions et bus).

Le groupe de la famille Burelle a désormais "pour objectif de se désendetter" pour "protéger son indépendance", a souligné Laurent Favre, et il ne vise pas de nouveau rachat dans les deux prochaines années. Son endettement s'élevait à 1,53 milliard d'euros fin juin, en baisse de 139 millions en six mois.

Si le deuxième semestre devrait être plus normal, le groupe maintient ses objectifs pour l'année, visant notamment une marge opérationnelle supérieure à 400 millions d'euros, en progression de plus de 10% par rapport à 2022.

afp/rp