Derichebourg cède 2,25% à 7,6 euros tandis qu'Elior abandonne 0,6% à 2,796 euros. Le spécialiste du recyclage accroît, légèrement, la pression sur le groupe de restauration collective. Le 19 mai, à la surprise générale, le groupe familial, qui détenait 4,9% d'Elior, avait annoncé un accord avec les fondateurs en vue d'en contrôler 19,6%. Selon Derichebourg, cette montée au capital s'inscrit dans une logique de long terme. Le groupe soutient la stratégie d'Elior et, s'il compte demander deux sièges au conseil, le scénario d'une OPA est écarté. Hier soir, rebelote.

Dans une déclaration transmise à l'AMF, Derichebourg révèle désormais détenir 20,57% du capital et des droits de vote.
Le groupe a confirmé son intention d'augmenter sa participation "en fonction des conditions et des opportunités de marché sans toutefois atteindre 30% du capital ou des droits de vote.

Les intentions de Derichebourg suscitent des doutes sur le marché. Certains analystes se demandent ce qu'il vient faire dans cette galère. Elior a accusé une perte semestrielle de 266 millions d'euros, multipliée par 5 en un an. L'opérateur de cantines d'entreprises est pris en tenaille entre la hausse des coûts et une demande affaiblie notamment par l'installation d'une dose de télétravail dans le monde de l'entreprise.

Dans une note publiée le 20 mai, Stifel a peut-être livré un élément de réponse. Si le broker a bien accueilli les perspectives à moyen terme dévoilées par Elior dans le sillage de sa publication semestrielle, le broker estime que la gouvernance est son point faible. La nomination prochaine d'un nouveau directeur général ne réglera pas non plus tous les problèmes, estime le courtier.

Peut-être Derichebourg a-t-il une nouvelle stratégie à proposer ?

Le bureau d'études s'inquiète également de la fragilité financière d'Elior. Selon ses estimations, le groupe pourrait en effet ne pas respecter ses covenants l'an prochain. A cet égard, le soutien de Derichebourg pourrait être le bienvenu.