Les derniers chiffres invitent à se pencher sur la performance financière à dix ans, c'est-à-dire sur la période 2013-2023, excellente en tout point pour le groupe basé dans le Tennessee et ses 18 774 magasins.  

Le chiffre d'affaires passe de $16 à $38 milliards sur la période, tandis que la marge d'exploitation reste remarquablement stable aux alentours de 10%. L'inflation pèse un peu sur la profitabilité sur le dernier exercice, certes, mais elle est bien absorbée par une hausse des ventes.

Cette dernière, signalons-le, est elle-même une conséquence de l'inflation, qui pousse les consommateurs à réorienter leurs achats vers les enseignes discount. Le charme de ce positionnement est donc d'offrir une bonne couverture contre les aléas économiques.

Réputé pour son excellente gestion, Dollar Général surpasse de manière nette son rival Dollar Tree, moins profitable. Sur la période 2013-2023, le premier génère un total de $17.5 milliards de profits, tous intégralement retournés aux actionnaires via des dividendes et des rachats d'actions.  

Le nombre de titres en circulation diminue ainsi d'un tiers. Ce cocktail de croissance, de marges bien défendues et d'allocation du capital type "cannibale" fait littéralement quadrupler le profit par action, de $2.8 en 2013 à $10.7 cette année. 

Au fil de la décennie, le marché a valorisé Dollar General en ping-ping, entre un plancher de x15 les profits et un plafond de x30 ceux-ci. Ces oscillations traduisent la reconnaissance d'une performance remarquable, mélangé toutefois à la crainte que le groupe ait épuisé son potentiel de croissance.

A ce sujet, le management a annoncé il y a dix-huit mois son intention de se diversifier vers la pharmacie grand public afin de poursuivre un nouveau relais de croissance. Que cet effort réussisse ou non, les rachats d'actions soutenus devraient en tout cas permettre l'expansion continue du profit par action.   

Un retour de la valorisation sur la borne basse de x15 les profits représenterait sans doute un point d'entrée attractif.