(Actualisation: réaction en Bourse, commentaires d'analystes, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'Etat français a annoncé jeudi avoir engagé le processus de succession du PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, au lendemain de la confirmation par le gouvernement de son intention de monter à 100% du capital de l'énergéticien français.

Le mandat de Jean-Bernard Lévy, atteint par la limite d'âge, à la tête d'EDF doit s'achever le 18 mars 2023. "En accord avec Jean-Bernard Lévy, le nouveau président-directeur général d'EDF pourra être désigné avant cette échéance", a indiqué le ministère de l'Economie et des Finances jeudi.

"Jean-Bernard Lévy continuera d'assurer ses fonctions jusqu'à la nomination de son successeur par décret du Président de la République, après avis des commissions parlementaires compétentes et sur proposition du conseil d'administration d'EDF", a ajouté Bercy.

Dans un communiqué séparé, le conseil d'administration d'EDF a indiqué avoir pris connaissance de cette décision. "Conformément aux dispositions applicables, cette nomination fera l'objet d'une proposition du conseil d'administration à l'Etat", a ajouté EDF.

Interrogations sur le prix qu'offrira l'Etat

Après ces annonces et au lendemain d'un bond de 14,5%, l'action EDF gagne 0,1% jeudi, à 8,99 euros. Le titre avait été porté mercredi par les propos tenus par la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale.

"Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF", a déclaré la cheffe du gouvernement. "Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a-t-elle ajouté. L'Etat français détient actuellement 83,9% du capital de l'électricien.

Jeudi, le conseil d'administration de l'électricien a "pris acte de l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF et apportera tout son concours pour la réaliser, selon les modalités retenues par l'Etat et dans l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes".

"Le marché s'interroge désormais sur le prix auquel l'Etat rachètera les minoritaires de l'énergéticien", souligne un analyste basé à Londres.

"Pour rappel, EDF a été introduit en Bourse en 2005 à 32 euros et, après des débuts prometteurs, le titre s'est effondré sur fond de retard de construction de Flamanville et d'Hinkley Point, ainsi que de problèmes de disponibilité du parc nucléaire et de limitation de hausse des prix de l'électricité dans le contexte récent", commente Invest Securities. "Afin de restaurer sa solidité financière, EDF a procédé en avril dernier à une augmentation de capital de 3,1 milliards d'euros, à 6,35 euros par action, à laquelle l'Etat Français a participé à hauteur de sa quote-part", ajoute l'intermédiaire financier.

-Dimitri Delmond et Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV

Agefi-Dow Jones The financial newswire

(END) Dow Jones Newswires

July 07, 2022 05:01 ET (09:01 GMT)