PARIS, 27 octobre (Reuters) - Les volumes d'électricité d'origine nucléaire que les concurrents d'EDF pourront lui acheter en 2023 dans le cadre de l'Arenh (accès réglementé à l'électricité nucléaire historique) vont être ramenés à 100 térawatts-heure (TWh) contre 120 TWh cette année, a annoncé jeudi le ministre de l'Economie.

Soulignant que l'augmentation des volumes d'Arenh début 2022 était "exceptionnelle", Bruno Le Maire a déclaré au cours d'une conférence de presse sur les aides gouvernementales aux entreprises face à la flambée des prix de l'énergie: "Nous avons donc décidé de revenir à 100 TWh de volume pour 2023."

Concernant le prix de cette électricité d'origine nucléaire, qui permet de limiter les hausses de factures des consommateurs, le ministre de l'Economie a rappelé que "toutes les entreprises françaises continuent à bénéficier (...) d'un tarif réduit à 42 euros le mégawattheure".

EDF, en voie de renationalisation complète, demande depuis plusieurs années une suppression du dispositif de l'Arenh, qui l'oblige actuellement à vendre à des prix nettement inférieurs à ceux du marché et qu'il compare à un "poison" le contraignant à s'endetter et limitant sa capacité d'investissement tout en subventionnant ses concurrents.

Le groupe, en difficultés financières en raison de la limitation des tarifs de l'électricité et de la baisse de sa production nucléaire, avait annoncé plus tôt jeudi le dépôt d'un "recours indemnitaire" devant le Tribunal administratif de Paris afin d'obtenir la réparation intégrale du préjudice lié au relèvement des volumes d'Arenh de début 2022, estimé à 8,3 milliards d'euros. (Rédigé par Bertrand Boucey, édité par Benjamin Mallet)