CAHIERCLIMAT RAPPORTTCFD 2022

02 I CAHIER CLIMAT 2022

ATTEINTE DU NET ZERO SUR TOUS LES SCOPES EN 2045 EN SUIVANT UNE TRAJECTOIRE « WELL BELOW 2°C »

ENGIE vise la neutralité carbone sur l'ensemble de ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (GES) après déduction des émissions séquestrées d'ici 2045. De plus, le Groupe s'est fixé un objectif d'émissions évitées ou réduites engendrées chez ses clients.

NEUTRALITÉ CARBONE D'ENGIE

(sur la base des travaux de la Net Zero Initiative)

=

ÉMISSIONS

SÉQUESTRATION DES

DE GES

ÉMISSIONS DE GES

En premier lieu, réduire

Puis, accroître les puits de

les émissions directes et

-

carbone pour compenser

indirectes de GES des

les émissions et atteindre la

activités d'ENGIE

neutralité carbone

Séquestration de GES produits

Scopes 1, 2 et 3

directement ou indirectement par la

chaîne de valeur d'ENGIE

HORS BILAN

DÉCARBONATION DES CLIENTS

Réduire les émissions de GES des clients grâce aux produits et services d'ENGIE

Emissions évitées ou réduites

ÉMISSIONS DE CO2 BIOGÉNIQUES

Carbone contenu dans la biomasse d'origine agricole ou forestière, émis lors de sa combustion ou dégradation.

Définition « émissions biogéniques » : Le carbone biogénique est le carbone contenu dans la biomasse d'origine agricole ou forestière, émis lors de sa combustion ou dégradation, ainsi que celui contenu dans la matière organique du sol. Quelle que soit son origine, biogénique ou fossile, une molécule de CO2 agit de la même façon sur l'effet de serre.

Les scénarios comme outil de projection des futurs possibles

La trajectoire choisie par ENGIE se focalise sur un mix équilibré, dans lequel les gaz renouvelables et les solutions de CCUS (Carbon Capture Utilisation and Storage) ont tout leur intérêt, afin de garantir les meilleurs niveaux d'efficacité et de résilience du système énergétique.

Les études du Groupe sur le périmètre européen ont montré que le recours à une électrification massive conduisait à des surcoûts supérieurs à 10 Mds€/an en 2050 et à une vulnérabilité accrue du système électrique. Le fait de se priver du potentiel avéré des différents vecteurs dont les gaz renouvelables, des solutions de décarbonation telles que le CCS (Carbon Capture and Storage) et de l'utilisation des infrastructures existantes accentue le problème de gestion de la pointe électrique et de l'adéquation entre offre

et demande d'énergie. Le Groupe estime également que le recours à un plus large panel d'options de décarbonation place les acteurs du système énergétique en meilleure position pour bénéficier des avancées technologiques et satisfaire les besoins de flexibilité inhérents au marché de l'énergie. Il diminue également la pression économique et politique sur l'infrastructure électrique (nouvelles lignes à construire, acceptabilité des actifs de production décarbonée qu'il s'agisse d'éolien, de solaire ou de nucléaire). Sur la base de ces études et du développement d'une filière gaz renouvelables, le Groupe a élaboré des scénarios internes de décarbonation du système énergétique européen qui l'ont conduit aux positions décrites ci-après.

Scénario ENGIE de verdissement du gaz naturel en France

Demande de méthane (TWh PCS*)

Offre de méthane (TWh PCS*)

600

600

500

500

400

400

300

300

200

200

100

100

0

0

2020

2025

2030

2035

2040

2045

2050

2020

2025

2030

2035

2040

2045

2050

Chauffage

Transport

Industrie et autres

Biométhane

Gaz naturel + CCS

e-CH4**

Gaz naturel sans CCS

Production électricité

Methane for H2

**Méthane de synthèse produit à partir d'hydrogène renouvelable

* Pouvoir Calorifique Supérieur

Offre résiduelle après exportations vers d'autres pays pour correspondre à la demande domestique.

03

Catherine MacGregor,

Directrice Générale

Nous sommes à un moment charnière pour le monde de l'énergie. La transition énergétique doit absolument guider les plans de relance post crise sanitaire. Avec une raison d'être, une stratégie et un business model alignés avec ces enjeux, ENGIE est très bien positionné pour saisir toutes les opportunités créées par cette transition. Notre engagement se traduit par des objectifs concrets et ambitieux, liés à nos activités et, plus largement, à l'ensemble de notre chaîne de valeur.

La trajectoire climatique du Groupe est fondée sur quatre convictions fortes concernant les scénarios de décarbonation :

  • Les actifs de production d'énergie au gaz (ou actifs thermiques) du Groupe sont aujourd'hui essentiels à la sécurité et l'équilibre des systèmes énergétiques dont ils font partie.
  • Dans un mix électrique dominé par les énergies renouvelables intermittentes, les besoins de solutions de flexibilité pour assurer l'équilibre du système énergétique neutre en carbone seront fortement accrus (multipliés par 4 en 2035 d'après l'AIE dans son scénario Net Zero Emissions).
  • Seuls les actifs thermiques permettent d'apporter cette flexibilité de manière inter-hebdomadaire et inter saisonnière. Si les stations de transfert d'énergie par pompage turbinage (STEP) peuvent utilement compléter ces actifs thermiques, leur potentiel reste limité. Par ailleurs, à ces échelles de temps, les batteries ne sont pas adaptées.
  • Les actifs thermiques au gaz pourront être totalement décarbonés d'ici 2040-2045 grâce notamment au biométhane et à l'hydrogène renouvelable.

Ces convictions conduisent ENGIE à retenir une trajectoire

  • well-below2°C » (« bien en-dessous » de 2°C) en cours de certification avec un objectif de niveau d'émissions de GES liées à la production d'énergie (électricité, chaleur et froid) - scopes 1 et 3 - d'au maximum 43 Mt CO2 éq. en 20301.

1 - contre 106 Mt CO2 éq. en 2017

2 - contre 348 g CO2 éq./kWh en 2017

ENGIE se fixe par ailleurs un nouvel objectif de réduction de l'intensité carbone pour atteindre 230 g CO2 éq./kWh en 2025, puis 158 g CO2 éq./kWh en 20302. Cet engagement consiste à réduire l'intensité carbone de la production d'énergie de 55% sur la période 2017-2030. A titre de comparaison, une trajectoire 1,5°C 2030 supposerait de réduire l'intensité carbone de 78%. Une telle réduction ne pourrait se concrétiser sans une large cession d'actifs. En effet, ces actifs thermiques ne pourraient être fermés, sous peine de mettre en péril la sécurité du système électrique auquel ils sont connectés. Ils continueraient donc à émettre des GES.

Ainsi ENGIE considère qu'il est plus vertueux de rester à ce stade un acteur clé de la production thermique en s'engageant vers une décarbonation de ces actifs rendue possible par plusieurs technologies (biométhane, capture du carbone et, en fonction des développements technologiques, hydrogène) dont le cadre réglementaire évolue aujourd'hui rapidement (notamment dans l'UE) pour permettre de déclencher les investissements associés. Une vingtaine d'années sera néanmoins nécessaire pour industrialiser pleinement ces technologies et réussir cette décarbonation d'ici 2040-2045.

Leviers pour atteindre la neutralité carbone

2017

2021

2030

2045

Charbon

Gaz fossile

Biométhane

Hydrogène renouvelable

Sortie du charbon d'ici 2025 en Europe et d'ici 2027 pour le reste du monde

Substitution progressive du gaz fossile par les gaz renouvelables (biométhane et hydrogène) dès que la maturité industrielle est atteinte

4 TWh de biométhane produits en France d'ici 2030

2 Mds€ consacrés au biométhane d'ici 2030

4 GW de capacité de production d'hydrogène par électrolyse en 2030 700 km de réseau dédié à l'hydrogène d'ici 2030

1 TWh de capacité de stockage d'hydrogène d'ici 2030

30 TWh d'hydrogène dans le portefeuille de gestion centralisée d'énergies d'ici 2030 Plus de 100 stations d'alimentation de véhicules en hydrogène en 2030

Electricité renouvelable

50 GW de capacités renouvelables d'ici 2025 et 80 GW, d'ici 2030 +3 GW/an de capacités renouvelables sur 2021-2023

+4 GW/an de capacités renouvelables sur 2024-2025

+6 GW/an de capacités renouvelables sur 2026-2030 6 à 7 Mds€ d'investissement sur 2021-2023

04 I CAHIER CLIMAT 2022

Pour atteindre son objectif de net zéro carbone d'ici 2045, ENGIE s'appuie sur une stratégie structurée autour de plusieurs piliers.

Une sortie complète du charbon à court terme

Le Groupe ambitionne une sortie totale du charbon en Europe en 2025 et dans le reste du monde en 2027. Dans ce cadre, ENGIE donnera la priorité à la fermeture

ou la conversion de ses centrales et prendra en considération les conséquences sociales de ses décisions sur les salariés et les communautés locales dans une logique de transition juste. En 2021, ENGIE a finalisé la cession du complexe de Jorge Lacerda au Brésil, qui comprend une centrale à charbon de 0,7 GW et a fermé la centrale de Tejo au Portugal.

Evolution des capacités charbon (GW (@100%))

A moyen terme, un développement significatif de la production d'énergie renouvelable

ENGIE vise 80 GW de capacités renouvelables en 2030 et

50 GW dès 2025 (contre 34,4 GW à fin 2021). Cela permettra au Groupe d'atteindre 58% de capacités renouvelables dans sa production d'énergie en 2030 avec pour cibles la mise en service de capacités solaires et éoliennes, 4 GW par an sur 2022-2025 et 6 GW par an sur 2026-2030. Ce développement devrait mobiliser 6 à 7 milliards d'euros d'investissement sur la période 2021-2023, soit une augmentation de 20% par rapport

  • la période 2018-2020, et les capitaux employés pour les activités renouvelables devraient doubler entre 2019 et 2025.

Evolution des capacités renouvelables (GW (@100%))

Baisse de 60 %

7,0

7,2

4,3

4,3

2,9

0,0

Hausse de 33 %

24,8

26,9

23,7

2,6

2,2

1,8

5,4

7,4

4,8

16,4

16,5

16,3

2,5 x

80

22

50

12

40

31,5

34,4

4,2

3,1

20

10,1

11,8

17,9

17,9

18

18

2017

2018

2019

2020

2021

2027

Le développement des gaz renouvelables sur le long terme

2017

2018

2019

2020

2021

2025

2030

Hydraulique

Eolien

Solaire

Biomasse & Biogaz

Géothermie

Afin d'atteindre son objectif de 100 % de gaz renouvelable en 2045, ENGIE entend décarboner progressivement le gaz grâce au biométhane, à l'hydrogène vert et aux techniques de capture du CO2. Ces technologies devront bénéficier des supports publics nécessaires pour devenir compétitives.

Le développement des gaz renouvelables permettra d'accompagner celui des capacités électriques renouvelables, par essence intermittentes, et d'optimiser les investissements dans la perspective d'un système énergétique neutre en carbone.

européen bénéficiant de la reconversion des infrastructures gaz existantes. Le passage à l'échelle nécessitera la mise en place de partenariats, le développement de la filière avec notamment la nécessité de mécanismes de marché et la mobilisation des pouvoirs publics.

Biogaz : nombre de sites de production connectés aux réseaux ENGIE en France (GRDF/GRTgaz - cumul)

351

40

Le biométhane relève d'une logique d'économie circulaire : il permet le déploiement de solutions décentralisées et la création d'emplois locaux. Il peut être injecté dans l'ensemble des infrastructures existantes.

204

20

12

L'hydrogène renouvelable produit par électrolyse à partir d'énergies renouvelables sera clé pour décarboner les

4

6

processus industriels à haute température et le transport. La filière devrait passer d'une production locale à un marché

2020

2021

2023

2025

2030

Nombre cumulé de sites de production de biogaz connectés aux réseaux ENGIE en France Production de biogaz injectée dans les réseaux ENGIE en France (TWh)

La décarbonation des clients et fournisseurs

ENGIE s'est engagé dans une démarche d'accompagnement de ses 250 fournisseurs préférentiels et à terme ses 1350 fournissseurs majeurs, afin qu'ils soient tous certifiés

ou alignés Science Based Target à horizon 2030. Cet objectif couvrira 20% de la dépense totale avec l'ambition d'atteindre 80%. En parallèle, le Groupe est impliqué dans des groupes de travail internationaux comme le WBCSD (World Business Council for Sustainable development) ou

la Net Zero Initiative, ce qui lui a permis de construire avec des pairs et des ONG un nouvel indicateur de mesure de la décarbonation des entreprises et des acteurs publics. Sur la base de cet indicateur, ENGIE s'est fixé pour objectif de contribuer à décarboner ses clients de 45Mt CO2 éq. d'ici 2030. En 2021, la contribution du Groupe à la décarbonation de ses clients était de 28Mt CO2 éq..

05

ANTICIPER LES RISQUES PHYSIQUES

LIÉS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

ENGIE analyse et adapte son activité aux risques physiques engendrés par le changement climatique.

PRINCIPAUX IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

  • Augmentation de la température
  • Vagues de chaleur
  • Absence de précipitations
  • Inondations
  • Événements de vents extrêmes

Comprendre le changement climatique et ses impacts

Afin de mieux comprendre le changement climatique et ses impacts sur ENGIE, un partenariat a été établi avec l'Institut Pierre Simon Laplace afin de modéliser au plus juste les évolutions de production d'énergie à venir et l'impact des événements extrêmes sur l'ensemble des technologies du Groupe dans les différentes régions du monde. En 2021, l'impact du changement climatique sur l'évolution de la

RISQUES PHYSIQUES POUR ENGIE

  • Évolution du profil de production des installations
  • Pertes de production et dommages aux actifs et activités
  • Réduction des couvertures assurancielles et renchérissement des primes
  • Risques de santé-sécurité pour les personnes travaillant pour le Groupe
  • Risques induits via les chaînes d'approvisionnement
  • Résilience des territoires et de leurs systèmes énergétiques

production d'énergie solaire, éolienne et l'hydraulique a été cartographié.

  • En 2022, le Groupe conclura cette analyse avec l'étude d'impact pour les activités thermiques, la chaîne d'approvisionnement de la biomasse et biogaz, et pour les réseaux de chaleur et de froid.

Pour déterminer la vulnérabilité de chaque site et activité du Groupe aux événements extrêmes,

ENGIE s'appuie sur un index qui mesure la sensibilité de chaque technologie à des expositions aux événements

météorologiques extrêmes. Une liste de sites prioritaires a ainsi pu être définie courant 2021.

Index de vulnérabilité

=

Sensibilité de la

x

Exposition

propre à chaque site

technologie vis-à-vis des

géographique aux

et activité d'ENGIE

événements extrêmes

événements extrêmes

Étudier l'impact du changement climatique pays par pays

L'impact du changement climatique sur la stratégie du Groupe est également étudié avec une approche par pays ou par grande région climatique d'intérêt pour ENGIE. Le Groupe examine l'impact selon quatre grandes dimensions : le risque pays, la valeur des actifs existants, les objectifs stratégiques

  • 2030, et les questions stratégiques spécifiques aux pays étudiés selon trois scénarios climatiques du GIEC.
  • D'ici mi-2022, ENGIE finalisera l'étude pour tous les pays et les régions climatiques d'intérêt.

Intégrer les risques physiques au processus d'investissement

L'adaptation aux risques physiques du changement climatique est intégrée au processus d'investissement du Groupe.

Adapter les sites et les activités

En fonction des impacts climatiques identifiés, ENGIE ambitionne de développer des plans d'adaptation pour l'ensemble de ses sites et activités, en commençant par les sites les plus exposés au changement climatique. Ces plans porteront sur :

  • l'évolution du profil de production des installations,
  • les pertes de production et dommages aux actifs et activités,
  • En 2022, ENGIE mettra à disposition de ses développeurs les cartographies disponibles sur le changement climatique.
  • la réduction des couvertures assurancielles et le renchérissement des primes,
  • les risques de santé-sécurité pour les personnes travaillant pour le Groupe
  • les risques induits via les chaînes d'approvisionnement.
  • En 2022, le Groupe déploiera les premiers plans d'adaptation sur toutes les technologies utilisées par le Groupe.

Attachments

  • Original Link
  • Original Document
  • Permalink

Disclaimer

Engie SA published this content on 17 March 2022 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 17 March 2022 12:40:05 UTC.