Les "négos" sont entamées entre Engie et l'Etat belge pour mettre en place une nouvelle entité dédiée à la prolongation de Tihange 3 et Doel 4, les deux centrales nucléaires les plus récentes exploitées dans le pays par Electrabel, filiale locale d'Engie. Cette nouvelle structure prendrait la forme d'une coentreprise dédiée aux deux centrales avec la participation de l'Etat belge et d'Electrabel à hauteur de 50/50.

Dans un communiqué de presse, l'énergéticien signale qu'une "lettre d'intention non engageante" a été signée avec la Belgique pour "conclure un accord engageant d'ici le 31 décembre 2022". L'énergéticien voudrait partager avec l'Etat belge les coûts de prolongation de ces sites.

Dans la lettre d'intention, il est d'ailleurs fait mention d'un plafonnement des passifs et des coûts futurs liés à la gestion des déchets nucléaires et du combustible usé sous la forme d'un montant fixe, incluant une prime couvrant les incertitudes futures, et qui sera fixé après examen par les autorités compétentes (CPN et ONDRAF).

Electrabel SA signale aussi sur son site internet que "la décision de prolonger les centrales de Doel 4 et Tihange 3 soulève en effet des contraintes importantes de sûreté, de régulation et de mise en œuvre, d'autant que cette prolongation interviendrait alors même que les activités de démantèlement sur des unités voisines auront commencé.

Elle présente ainsi un profil de risque qui dépasse, par son caractère imprévisible et par son ampleur, l'activité normale d'un opérateur privé. Le schéma retenu devra permettre un alignement structurel des intérêts des parties prenantes ainsi qu'un partage adéquat des risques et des opportunités."

Le 15 mars dernier, le gouvernement belge était revenu sur l'accord conclu en septembre dernier qui avait entériné la sortie totale du nucléaire de la Belgique en 2025. Il avait alors déclaré qu'il se donnait 10 ans supplémentaires pour abandonner le nucléaire de façon définitive.