PARIS, 6 octobre (Reuters) - La France a bloqué un accord sur le rachat de deux fabricants de vannes nucléaires utilisées dans les réacteurs français, estimant que les engagements pris par la société Flowserve dans son offre étaient insuffisants, a déclaré une source du ministère des Finances.

Flowserve, entreprise américaine qui fabrique des pompes et des vannes, a annoncé jeudi qu'elle renonçait à racheter la société Velan, basée à Montréal, dont les filiales françaises, Segault et Velan S.A.S, fabriquent des vannes utilisées dans les centrales nucléaires, les sous-marins et les porte-avions. La transaction était valorisée à 245 millions de dollars (231,96 millions d'euros).

"Le ministre (Bruno Le Maire) a pris cette décision de refus des deux rachats considérant que les engagements qui auraient pu être proposés n'étaient pas de nature à réduire suffisamment tous les risques associés à l'acquisition" a indiqué une source ministérielle auprès de journalistes.

Le gouvernement français dispose de pouvoirs importants pour examiner les projets de rachat d'entreprises françaises qu'il considère comme stratégiques, même si les refus catégoriques sont rares.

"Cette décision fait suite à une instruction assez longue qui portait à la fois sur la sensibilité des activités que les entreprises fabriquent dans des quantités importantes de la robineterie industrielle pour à la fois les programmes de souverain nucléaire et pour les centrales nucléaires françaises et une analyse de tous les risques qui pouvaient émerger à l'issue de cette instruction", ajoute cette même source.

Selon le directeur général de Flowserve, Scott Rowe, l'entreprise a cherché à répondre à toutes les préoccupations françaises.

"Nous ne pensons pas que la décision soit conforme à l'objectif déclaré du gouvernement français d'encourager les investissements étrangers dans l'économie française", a-t-il déclaré dans un communiqué. (Reportage Leigh Thomas ; version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)