Le groupe a déclaré ne pas envisager une nouvelle augmentation de capital et a ajouté vouloir coopérer avec l'autorité néerlandaise de régulation des marchés financiers (AFM) qui a ouvert une enquête sur son plan de recapitalisation de huit milliards d'euros présenté le 26 juin dernier.

Le titre Fortis a plongé de 11,41% à 8,46 euros mardi à la Bourse de Bruxelles, après avoir touché 7,67 euros, un plus bas depuis fin 1995. Fortis a été la plus forte baisse de l'indice DJ Stoxx des valeurs bancaires européennes, qui a perdu 3,3%, victime aussi des craintes concernant l'exposition aux prêts immobiliers américains.

Le mois dernier, Fortis avait annoncé un plan destiné à augmenter ses fonds propres de 8,3 milliards d'euros, comprenant, entre autres, une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros et la suspension des acomptes sur dividendes.

Elle réagissait ainsi à l'impact de la crise financière, mais également aux difficultés liées au rachat l'an dernier d'une partie d'ABN Amro.

Ce plan a fait chuter l'action de Fortis de 19% le jour de son annonce et il a conduit vendredi au limogeage de son directeur général Jean-Paul Votron.

"Cet élément est une réelle surprise pour tous les investisseurs. Il faut examiner tout cela avec attention", a estimé Hans Hoogervorst, président de l'AFM, à propos du plan de sauvetage de Fortis.

Selon Hoogervorst, l'AFM a décidé d'ouvrir son enquête avant que VEB, un groupement d'actionnaires néerlandais, en fasse la demande.

VEB, mais également le groupe belge de défense des actionnaires Deminor, ainsi que l'association de défense des consommateurs Test Achats, belge également, avaient réclamé dimanche une clarification des décisions prises par le groupe Fortis, qui assurait, avant l'annonce de son plan de sauvetage, que sa trésorerie était saine.

La semaine dernière Delor, un autre groupe de consommateurs belges, a annoncé qu'il souhaitait porter plainte contre le groupe financier, l'accusant de manipulation de cours.

Gilbert Kreijger, Steven van Azrtrijk, version française Nicolas Delame et Stanislas Dembinski