Zurich (awp) - Les actionnaires du laboratoire rhénan en cessation d'activité Kinarus Therapeutics ont validé vendredi le projet de fusion inversée avec son voisin Curatis, qui doit offrir une nouvelle vie à une cotation dont l'origine remonte au tournant du siècle.

Le projet de rapprochement calcule une valorisation de Curatis 14 fois supérieure à celle de Kinarus, pour un total combiné de 48,75 millions de francs suisses. Certains actionnaires et de nouveaux créanciers se sont d'ores et déjà engagés à souscrire un prêt de 4,1 millions de francs suisses obligatoirement convertible dans un nombre déterminé de nouvelles actions Kinarus.

Le nouveau conseil d'administration de Kinarus se composera des fondateurs de Curatis Günter Graubach et Roland Rutschmann, de l'actuel administrateur Silvio Inderbitzin, ainsi que de l'ancien juriste en chef d'Actelion, Marian Borovsky, qui doit en prendre la présidence.

Techniquement, le projet de fusion prévoit une agrégation des actions Kinarus dans un rapport de 4480 pour un. La valeur nominale du titre doit par la suite être ramenée de 44,80 francs suisses à 10 centimes. A terme, la société fusionnée doit prendre le nom de Curatis et son action être négociée sous le sigle "Cure". L'opération doit être finalisée en avril prochain, selon le communiqué de vendredi soir.

Fondé en 2002, Curatis se présente comme un développeur de traitements contre des troubles neurologiques rares, ainsi qu'un négociant et distributeur de produits pharmaceutiques.

Cette transformation n'est de loin pas la première dans l'histoire du titre, initialement introduit à la Bourse suisse par feu le producteur yverdonnois de de disques optiques, CD et DVD 4M Technologies en 1999. Confrontée à l'effondrement de son marché, celui-ci avait fini par passer dans le giron de nouveaux investisseurs pour donner naissance en 2009 à Perfect Holding.

Les nouveaux propriétaires s'étaient débarrassés des activités et infrastructures industrielles pour ne conserver que la cotation, réorientant au passage la société dans le domaine de l'aviatique.

Structurellement déficitaire dès 2013, Perfect Holding avait fini par se trouver fort démunie en 2020 suite à la cession de sa dernière participation, dans la société anglaise de négoce de charters d'affaires Oxygen Aviation. Dans le sillage d'une reprise avortée, la société lausannoise s'était alors tournée vers le laboratoire bâlois Kinarus pour une fusion inversée qui avait abouti mi-2022.

Parvenu à bout de ses réserves de liquidités à l'été dernier et face au refus d'un investisseur chinois de procéder à un financement promis, Kinarus avait été déclaré en faillite en fin d'année dernière. Cette banqueroute a été annulée début février par un tribunal de Bâle-Ville afin de donner une chance au projet de rapprochement avec Curatis, présenté une semaine auparavant.

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