Les opérations de consolidation sont relativement rares dans le secteur européen des boissons alcoolisées. Les grandes plateformes de type Diageo et Pernod Ricard sont arrivées à des niveaux de taille qui les empêchent de se montrer trop offensifs au risque d'attirer l'attention des autorités antitrust. Les acteurs moyens, comme Davide Campari et Rémy Cointreau sont généreusement valorisés. Et les entreprises plus petites ne sont pas encore entrées dans un nouveau cycle de fusions et acquisitions. Jusqu'à aujourd'hui et l'annonce du rachat par Nolet de son compatriote Lucas Bols.

OPA amicale à 18 euros

Lucas Bols, un spécialiste du gin et des spiritueux, va donc rejoindre le fabricant de la vodka Ketel One, dans le cadre d'une transaction à 269,5 M€, soit 18 EUR par action. Le titre Lucas Bols flambe de 70% à Amsterdam, puisqu'il ne cotait que 10,20 EUR vendredi soir. Bols est le fabricant des gins éponymes, de la boisson au fruit de la passion Passoã et de la liqueur Galliano. L'entreprise familiale Nolet fabrique Ketel One et Nolet's Gin. "Cette opération permettra de créer un champion néerlandais sur le marché mondial des spiritueux et des cocktails et de préserver un héritage précieux et un potentiel de croissance à long terme", ont-ils déclaré.

Un ancien propriétaire nommé Rémy Cointreau

Le seul analyste qui suivait le dossier Lucas Bols le valorisait 14 EUR par action. Autant dire qu'il était hors des radars des bureaux d'études, la faute à un parcours boursier peu enthousiasmant depuis l'entrée en bourse en 2015 à 15,75 EUR l'action. Les plus anciens se rappellent peut-être que Rémy Cointreau avait racheté Bols en 2000 pour 510 M€. En 2006, le Français avait revendu Lucas Bols à ABN Amro Capital pour 210 M€, tout en conservant deux actifs qui font toujours partie de son portefeuille, les liqueurs Metaxa et Saint-Rémy.

L'opération annoncée ce matin n'a pas le don de réveiller le secteur. Les petits acteurs français comme Laurent-Perrier, Marie Brizard, Lanson-BCC, Vranken ou AdVini réagissent peu. Les plus grands ne cillent pas.