Milan (awp/afp) - Le groupe italien Luxottica a fait ses adieux mardi la Bourse de Milan, après avoir fusionné avec le français Essilor, tandis que son compatriote Parmalat devra encore patienter, suite à une décision de la justice.

Selon l'agence d'informations économiques Radiocor, le tribunal administratif de Rome, saisi par la banque d'affaires américaine Citi, qui réclame plus de 300 millions d'euros à Parmalat, a décidé de suspendre en référé la décision du gendarme boursier italien, la Consob, stipulant le retrait des actions Parmalat à partir de ce mardi soir.

Le tribunal a fixé la prochaine audience au 26 mars. Interrogé par l'AFP, Lactalis, maison mère de Parmalat, s'est refusé à tout commentaire.

Il s'agit d'un nouveau coup dur pour le numéro un mondial du lait. Lactalis était finalement parvenu à monter à plus de 95% du capital de Parmalat en décembre, seuil lui permettant de retirer sa filiale de la cote, après une tentative avortée en 2017. Il a depuis mené une procédure de "squeeze out", (rachat obligatoire des actions détenues par les minoritaires) pour récupérer celles encore en circulation.

Lactalis a pris le contrôle du groupe italien en 2011 via une OPA hostile, qui avait suscité un vif émoi en Italie et que Rome avait tout fait pour bloquer.

Alors que des syndicats ont exprimé récemment leurs inquiétudes sur l'avenir de Parmalat, craignant une réorganisation de ses activités, Lactalis a tenu début février à rassurer les salariés.

"L'Italie ne sera pas gérée depuis Laval", siège de Lactalis, mais depuis l'Italie, a assuré le directeur général du groupe français, Daniel Jaouen.

En 2018, Parmalat a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 6,9%, à 6,23 milliards d'euros, affecté notamment par l'Amérique du Sud et l'évolution du marché du lait.

Lactalis, touché en 2017 par un scandale sanitaire après la découverte de salmonelle dans du lait maternisé dans une usine française, compte réaliser 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020, contre 18,5 milliards en 2018.

Contrairement à Parmalat, Luxottica a lui sans aucune difficulté quitté la place financière milanaise.

Le groupe italien est désormais sous le contrôle total du nouvel ensemble EssilorLuxottica, coté sous ce nom à la Bourse de Paris depuis le 2 octobre 2018.

La procédure s'est faite en plusieurs phases: avec d'abord l'apport le 1er octobre par Delfin, la holding de Leonardo Del Vecchio, fondateur de Luxottica, de sa part dans Luxottica (62,42%), puis avec une offre publique d'échange et enfin une procédure de "squeeze out".

Essilor et Luxottica ont scellé leur fusion le 1er octobre, donnant naissance au numéro un mondial des lunettes et verres ophtalmiques. Le nouvel ensemble affiche un chiffre d'affaires annuel combiné supérieur à 16 milliards d'euros.

afp/rp