« L’objectif de Capriona n’est pas de prendre le contrôle du capital de Neolife mais d’assurer le développement harmonieux de l’entreprise en respectant les intérêts de tous les actionnaires ». C’est ce qu’affirme Pascal Leandri, président de la holding familale Capriona, actionnaire à 13% de Neolife, dans une lettre adressée aux actionnaires de la société, en vue de de la prochaine Assemblée Générale qui se tiendra à Lyon le 26 Juin. Spécialiste des solutions constructives à caractère environnemental, bardages, persiennes et terrasses, Neolife progresse de 10,77% à 0,108 euro.

Capriona présente 11 résolutions relatives à " la révocation de l'ensemble des membres du Conseil de Surveillance ainsi que du Président du Directoire " et à et la nomination de 6 nouveaux membres du Conseil de Surveillance. Selon son communiqué du 6 juin 2023, l'actionnaire reproche à l'équipe dirigeante " de nombreuses décisions dont la conformité à l'intérêt social et à celui des actionnaires pose question " parmi lesquelles l'émission d'Oceane (obligations convertibles échangeables en actions nouvelles ou existantes) pour 1,5 million d'euros , " fortement dilutive pour les actionnaires et couteuse pour la société".

Capriona pointe également la conclusion d'une convention avec la holding personnelle de Patrick Marché, actuel président du Conseil de surveillance, et un prêt de 250 000 euros à Algreen SA, société également dirigée par Patrick Marché " sans aucun lien économique " avec Neolife.

" Le maintien de la gouvernance actuelle affaiblira l'entreprise, sa réputation, la motivation de ses salariés, sa capacité à attirer de meilleurs dirigeants et à lever des capitaux " estime Capriona, redoutant notamment l'émission de nouvelles Oceane " ou autres titres dilutifs ".
Patrick Marché, Président du Conseil de Surveillance depuis 2016 et Bernard Voisin, co-fondateur et Président du Directoire, se défendent dans une lettre aux actionnaires datée du 7 juin soulignant que la croissance " traduite en partie par une augmentation du besoin en fonds de roulement ", a nécessité " un financement rapide et flexible " : une augmentation de capital classique était exclue " compte tenu d'un environnement boursier perturbé et du calendrier nécessaire en termes de mise en œuvre ", et l'émission d'Oceane a été limitée à un montant nominal de 2 millions d'euros , " bien loin des pratiques de marché en la matière " " en considération de (son) impact dilutif ".

"A ce jour, toutes les Oceane émises ont été remboursées ou converties, et le contrat est suspendu " affirment les dirigeants, ajoutant qu'ils " n'envisagent pas " de " recourir à nouveau à ce type de financement ".

" La seule intention " de la société Capriona SAS, représentée par Pascal Leandri, " tel un investisseur vautour sans aucune vision métier ", est de " prendre le contrôle de la Société " accusent les deux dirigeants : il s'agirait selon eux de " démanteler Neolife après avoir récupéré l'ensemble de sa propriété intellectuelle ". Ils relèvent que les membres du Conseil de Surveillance proposés par Capriona " ne possèdent aucune expérience significative dans le secteur des matériaux biosourcés ".