Le suspens qui durait depuis début juillet a pris fin puisque les investisseurs connaissent désormais l’acquéreur du spécialiste danois des paiements Nets : la société de private equity Hellman & Friedman. En Bourse, l’action Nets gagne 6,48% à 161,95 couronnes danoises, portant ses gains depuis trois mois à 23%. Hellman & Friedman propose 165 couronnes danoises par action en numéraire, soit un total montant de 33,1 milliards de couronnes danoises (4,45 milliards d’euros).

Ce prix représente une prime de 27% par rapport au cours du 30 juin, soit un jour avant que Nets annonce avoir reçu des propositions de rachat. Le conseil d'administration de Nets a recommandé cette offre, qui bénéficie du soutien d'actionnaires représentant 46% du capital.

Barclays expliquait début juillet que l'acquisition de Nets aurait un intérêt stratégique limité étant donné sa domination des marchés suédois, norvégien et finlandais qui sont matures. Par ailleurs, sa rentabilité ayant déjà été largement optimisée lorsqu'il était la propriété de sociétés de private equity, une acquisition dans un but purement financier serait discutable.

Le secteur du paiement a été animé au cours des derniers mois par plusieurs opérations de fusions & acquisitions. Ingenico a ainsi racheté Bambora, société suédoise spécialisée dans les services de paiement, pour un montant total de 1,5 milliard d'euros tandis que le groupe américain Vantiv propose 7,7 milliards de livres sterling afin de s'emparer de son concurrent britannique Worldpay. Le spécialiste du traitement des paiements Paysafe fait pour sa part l'objet d'une offre de 2,97 milliards de livres des fonds de private equity Blackstone et CVC.

Le mouvement de concentration du secteur est notamment alimenté par le développement des nouveaux modes de transactions en ligne, via smartphones notamment. Or ceux-ci risquent d'être capables de contourner la chaîne actuelle du paiement et seront meilleur marché. Ces changements ont été permis par l'émergence de nouvelles sociétés innovantes dans ce secteur, qui deviennent la cible des acteurs historiques.