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(Easybourse.com) Vous avez annoncé au titre de votre exercice 2006-2007, un résultat net en baisse de 12%, à 1,74 million d'euros, et un résultat d'exploitation en recul de 7,8%, à 3,79 millions. Cette dégradation, vous l'avez dit, est imputable au secteur automobile. Pouvez-vous préciser ?
Oui, tout à fait. En fait ce que nous avons fait c'est que nous nous sommes livrés à un exercice de simulation pour savoir ce qu'il se serait passé sans les difficultés du secteur automobile.

Je peux vous donner un certain nombre d'informations qui vous permettront de comprendre. Le chiffre d'affaires entre les deux exercices a progressé de 4,3%. Sans la partie «automobile», la progression aurait été de 6,3%.

Si maintenant, nous distinguons les deux semestres, le S1 - du 1er juillet au 31 décembre - a progressé de 15% hors «automobile» et le S2, de 6%. Donc, globalement, ce que nous pouvons dire, c'est que nous avons progressé partout, sauf dans l'«automobile».

Au regard de la liste de nos dix premiers clients, huit ont été en progression et deux en dégression.

Pouvez-vous nous donner votre Top liste de clients ?
Notre premier client, c'est DCNS (ex-Direction des constructions navales, devenue DCNS en avril 2007 par rapprochement avec Thales), en progression de 22%, 7 millions d'euros, suivi de Safran avec 6 millions d'euros (+28%). Ensuite dans l'ordre : EDF (5,7 millions d'euros, +9%), Alcatel (4,3 millions d'euros, +36%), PSA (3,4 millions, -31%), IBM (3,2 millions d'euros, +22%), EADS Astrium (2,3 millions d'euros, +39%), MBDA - avec là, une régression liée à du conjoncturel - (-20%) et Lafarge (+5%).

Quant à Renault, le groupe n'est même plus dans les dix premiers clients. En ce qui le concerne, nous sommes devant un recul très important.

Vous avez fait des simulations hors «automobile», en avez-vous fait plus particulièrement sur le résultat net, comme vous l'avez fait pour le résultat d'exploitation ?
Non, nous ne l'avons pas fait.

Votre CA a augmenté de plus de 4%, tandis que votre résultat net s'inscrit en baisse de 12%. Quelles sont les charges qui ont pris de l'ampleur dans les comptes ?
Les charges de personnel sont restées à un niveau équivalent.

Ce qui s'est passé dans l'«automobile», c'est que nous avons eu, parallèlement à une baisse de CA, un effet marge par des effets de retour de personnel, donc d'intercontrats. 

Nous avons dû gérer le retour d'un certain nombre d'ingénieurs que nous avons, dans un premier temps, essayé de recycler en interne. Nous n'avons pas pu recycler tout le monde, donc nous avons dû nous séparer de certaines personnes. Il y a eu un coût d'intercontrats et de départs.

Les acquisitions de Isis et Teksan sont relutives dès cette année, avec un quasi doublement du bénéfice net par action. Globalement, à combien chiffrez-vous les synergies ?
Concernant Isis, c'est vrai qu'il y a un effet relutif par le fait de la marge d'exploitation qui est très bonne. Quant à Teksan, c'est 15% de marge d'exploitation.

Quant nous mixons l'ensemble, au regard du pro forma, le chiffre d'affaires au 30 juin 2007 ressort à 106 millions d'euros, un résultat d'exploitation de 8,44 millions d'euros et un résultat net de 5,71 millions d'euros. Ça représente une augmentation importante.

Comptez-vous poursuivre la croissance externe ?
Au 30 juin, notre trésorerie était de 8,8 millions d'euros. Depuis l'opération Isis a été financée moitié en cash, moitié en échange de titres (la partie cash a été partiellement financée par de la dette), quant à Teksan, l'acquisition a été financée par deux tiers en cash et un tiers par titres.

Le gearing est de 32%, toute opération faite.

Des dossiers sont-ils actuellement à l'étude ?
Nous avons quand même rempli notre panier, donc il faut que nous digérions un peu. Ceci dit, nous restons à l'écoute d'opérations de croissance externe ciblées.

Nous sommes naturellement sollicités du fait de la taille de notre groupe (1 200 personnes, 106 millions de CA en pro forma). Nous commençons à être un groupe visible et nous savons que les sociétés plus petites sont naturellement poussées par les gros clients. Elles ont besoin de s'adosser à des groupes plus importants.

Donc, nous avons effectivement des dossiers à l'étude.

Concernant la nationalité des dossiers à l'étude, pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce sont des dossiers français. Actuellement, nous sommes encore sur la consolidation française. Pour ce qui est de nos implantations à l'étranger, nous avons désormais approximativement une centaine de personnes qui sont embauchées hors de France.

Dans notre plan à trois ans, nous avons dit que notre souhait était d'amener la part export à environ 20%.

Nous sommes assez prudent là-dessus. Pour l'instant, nous avons fait des opérations qui se sont bien passées, que nous avons conduite au terme.

Nous n'avons jamais fait d'opérations de croissance externe à l'étranger. Nous savons que c'est quelque chose qui n'est pas forcément facile, qui demande un certain nombre de précautions. Beaucoup de sociétés y ont laissé des plumes. Nous sommes assez prudents.

Les dossiers étrangers, nous les étudieront plutôt dans un deuxième temps. Et peut-être que nous viendrons en bourse pour financer ce type d'acquisition, parce que se sont des opérations plus importantes.

Pour l'instant, notre endettement n'est pas au maximum et nous avons encore une capacité à faire des opérations, pas forcément de l'ampleur d'Isis, mais des opérations significatives qui, par exemple, nous permettraient de nous renforcer chez certains de nos grands clients.

Clairement, certains de nos clients nous disent : nous travaillons avec telle ou telle petite société, elle est dépendante de nous, est-ce que ça ne vous intéresse pas ?… Après, ça se fait ou pas.

Ce genre d'acquisition peut se faire à court terme. Dans le cadre de cet exercice, nous n'excluons pas de faire ce type d'opération si ça se présente et si c'est relutif.

Vous vous fixez comme objectifs pour 2007-2008 une rentabilité d'exploitation avoisinant les 8%. Ce chiffre s'explique, je pense, par vos acquisitions, mais envisagez-vous aussi un mieux dans le secteur automobile ?
Sur le secteur automobile, nous faisons profil bas. Nous commençons à voir des signaux positifs, à avoir des contacts clients qui laissent supposer que ça peut repartir.

Maintenant, nous n'avons rien prévu de tout ça pour nos prévisions : s'il y a des bonnes nouvelles, très bien, mais nous ne voulons pas bâtir notre avenir sur des hypothèses de reprise, parce que nous avons été trop perturbé sur l'exercice précédent. Nous ne voulons pas prendre de risques. La formule «de l'ordre de 8%» reflète cette prudence.

Ce chiffre, c'est globalement ce qui ressort du pro forma.

Donc il n'y a pas d'autres éléments qui entrent en ligne de compte dans vos prévisions ?
Non, parce que si nous prenons la Défense, nous voyons que le naval marche très bien, nous avons une bonne visibilité ; quant à l'aéronautique, malgré les difficultés d'Airbus, le carnet de commandes est plein, il y a du travail ; le secteur spatial reprend très fort ; le ferroviaire est un secteur dans le lequel nous voulons nous investir et qui marche bien.

Sur les autres secteurs, nous n'avons pas de clignotants particuliers. Le seul secteur qui comporte des incertitudes, c'est l' «automobile». Actuellement, nous avons touché notre point bas.

Vous allez proposer lors de l'assemblée générale de novembre un dividende de 0,15 euro, soit environ 10% du bénéfice net par action qui s'établit à 1,47 euro. Combien aviez-vous versé l'année dernière ?
Compte tenu de notre entrée en bourse, nous ne pouvons pas comparer le dividende par action de cette année et celui de l'an passé.
Mais, au total, nous allons proposer le versement d'un dividende de 431 000 euros, contre 401 000 euros l'an dernier.

Propos recueillis par Marjorie Encelot

- 09 Octobre 2007 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

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