* F.Tel offre 202,5 livres égyptiennes pour les parts de Saouiris

* Lancera une offre sur le flottant au même prix

* Saouiris resterait actionnaire à hauteur de 5% (Actualisé avec conférence téléphonique d'Orascom TMT §18)

par Gwénaëlle Barzic et Leila Abboud

PARIS, 13 février (Reuters) - France Télécom a conclu un accord prévoyant le rachat de la majeure partie des parts détenues par l'homme d'affaires Naguib Saouiris au sein de leur coentreprise égyptienne Mobinil dans le cadre d'une opération représentant un investissement de 1,5 milliard d'euros pour le groupe, selon les calculs de Reuters.

L'opérateur historique français détenait déjà 71,25% du plus important opérateur de téléphonie mobile en Egypte et l'accord annoncé lundi ne fait qu'accélérer le désengagement de son partenaire égyptien qui disposait d'une option pour vendre ses parts à France Télécom à compter de septembre prochain.

Cette option a fait l'objet de discussions entre les deux parties ces derniers jours car le prix préétabli - 221,7 ou 248,5 livres égyptiennes en fonction du calendrier - était nettement supérieur au cours actuel du titre.

L'action d'Egyptian Company for Mobile Services (ECMS) , le véhicule coté de Mobinil, a chuté de 52% l'an dernier, sous le coup de la révolte populaire qui a mené au renversement de régime en Egypte.

Selon le projet d'accord, France Télécom rachèterait la majeure partie de la participation détenue par Naguib Saouiris au prix de 202,5 livres égyptiennes (2,530 euros) puis lancerait une offre de rachat sur le flottant d'ECMS à un prix identique.

Au terme de l'opération et si la totalité des actionnaires minoritaires acceptent d'apporter leurs actions, France Télécom détiendrait 95% du premier opérateur mobile égyptien tandis que Naguib Saouiris conserverait une participation de 5% dans ECMS.

L'offre de France Télécom représente une prime de 48,5% par rapport au dernier cours de Mobinil, jeudi, avant l'annonce de l'opération, à savoir 136,37 livres égyptiennes. Elle marque par ailleurs une décote de 8,7% par rapport à la fourchette basse de l'option d'achat.

Le groupe français a toutefois déjà provisionné 1,9 milliard d'euros dans ses comptes en anticipation du possible exercice de l'option d'achat et du rachat des minoritaires qui s'en suivrait, soulignent des analystes.

EN ATTENTE DU FEU VERT DES RÉGULATEURS

Le projet d'accord doit encore recevoir le feu vert des conseils d'administration de France Télécom et d'Orascom Telecom Media and Technology, société contrôlée par Naguib Saouiris dans laquelle est logée sa participation dans Mobinil.

Il doit également être soumis aux autorités de régulation dont l'Autorité égyptienne des marchés financiers.

L'action de France Télécom a clôturé en hausse de 0,8% à 11,34 euros tandis que l'indice des valeurs vedettes parisiennes a avancé de 0,34%.

Les titres de Mobinil et d'Orascom TMT ont de leur côté progressé de 9,99% et 9,92% respectivement.

Les spéculations concernant une possible modification de l'actionnariat de Mobinil avaient refait surface depuis que son actionnaire égyptien avait vendu la quasi-totalité de ses actifs au russe Vimpelcom l'an dernier, à l'exception de Mobinil.

L'opérateur mobile égyptien a été l'objet d'un long litige entre France Télécom et l'homme d'affaires égyptien il y a plusieurs années qui s'est soldé en avril 2010 avec l'adoption d'un nouveau pacte d'actionnaire.

Dans le cadre de cet accord, Naguib Saouiris avait la possibilité de céder ses titres en septembre 2012 ou en septembre 2013 à des prix convenus à l'avance.

L'action d'ECMS s'est redressée ces dernières semaines sur fond de spéculations sur des négociations entre France Télécom et Naguib Saouiris, mais en restant très inférieure aux prix d'option.

France Télécom devrait au final accroître sa présence en Egypte qui rentre dans le cadre de sa stratégie d'investissements dans les pays émergents destinée à contrebalancer la vive concurrence qu'il doit affronter sur son marché historique français.

Orascom TMT de son côté conservera le même nombre de sièges et de droits de vote au conseil d'administration de l'opérateur, a déclaré son directeur général, Khaled Bichara, lors d'une conférence téléphonique. (Avec Shaimaa Fayed et Patrick Werr, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Egyptian Company for Mobile Services, FRANCE TELECOM