* Venizelos a reçu la troïka à Athènes

* Quelques détails sont encore à régler

* Athènes attend des conditions plus favorables

* La nouvelle tranche d'aide doit être versée avant la mi-novembre

* Le secteur bancaire grec malmené après l'aide accordée à Proton (Actualisé avec le vice-Premier ministre, Juncker, cours de Bourse actualisé)

par Ingrid Melander et Lefteris Papadimas

ATHENES, 10 octobre (Reuters) - La Grèce a annoncé lundi avoir achevé ses consultations avec les inspecteurs de l'Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne en vue du déblocage d'une tranche d'aide dont Athènes a besoin pour éviter la faillite d'ici un mois.

Sans cette enveloppe de huit milliards d'euros, l'Etat grec pourrait être à court de liquidités dès la mi-novembre et se retrouver en situation de défaut de paiement, un risque majeur pour l'ensemble de la zone euro.

"Après une longue série de réunions et de discussions avec les représentants de la troïka, nous avons conclu le cycle de réunions programmées et la mission devrait conclure d'ici demain", a précisé le ministre des Finances Evangelos Venizelos.

Les délégués de la "troïka" EU-FMI-BCE doivent publier un communiqué commun, lundi ou mardi, en guise de conclusion de leur mission, puis adresser aux ministres des Finances de la zone euro et au conseil d'administration du FMI des rapports dont dépendra la décision sur le versement ou non de la nouvelle tranche d'aide financière.

Certains détails seraient toutefois encore en discussions. "Nous sommes proche d'une conclusion, mais nous n'y sommes pas encore parvenus", a déclaré une source de la Commission européenne qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé que le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement initialement prévu le 17 octobre serait repoussé au 23, notamment pour permettre aux participants de disposer de nouveaux éléments sur la situation en Grèce. (Voir )

S'exprimant devant des journalistes à Paris, le vice-Premier ministre grec Theodoros Pangalos a dit qu'une décote(haircut) sur la dette grecque affecterait les banques grecques et les fonds de pension.

"Les gouvernements grecs n'ont jusqu'à présent jamais discuté de la possibilité d'un haircut", a-t-il dit."Je ne crois ni à la possibilité de sortir de la zone euro ni à l'exclusion de qui que ce soit de la zone euro", a-t-il également souligné.

Mais pour le président de l'Eurogroupe jean-Claude Juncker, une réduction de la dette grecque est une hypothèse qui ne peut être totalement exclue.

"Je n'exclus pas une réduction de la dette mais il ne faut pas croire qu'une réduction brutale suffira tout simplement en Grèce", a-t-il dit à la chaîne de télévision autrichienne ORF. "Il faut s'assurer que cela ne génère pas le danger de contagion ailleurs dans la zone euro".

"PSI PLUS"

Evangelos Venizelos a dit que la Grèce s'attendait à bénéficier de conditions plus favorables dans le cadre du deuxième plan d'aide, d'un montant de 109 milliards d'euros, décidé en juillet par les dirigeants européens et qui prévoit que les banques assument une décote sur la dette souveraine grecque qu'elles détiennent.

Le ministre grec des finances a baptisé ce plan plus favorable "PSI Plus", l'acronyme PSI signifiant "private sector involvement" (implication du secteur privé).

"Nous attendons un plan d'ensemble plus favorable que celui qui avait initialement été décidé parce que nous avons dû prendre en compte de nouveaux paramètres", a-t-il expliqué, faisant allusion à la récession plus sévère qu'attendu qui a amplifié le dérapage des finances publiques grecques.

La semaine dernière, des représentants de la troïka avaient expliqué qu'ils souhaitaient, avant de conclure leur mission, disposer de précisions sur la mise en oeuvre et l'impact des plans de réduction des effectifs de la fonction publique grecque et de l'augmentation de la fiscalité.

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont promis dimanche de dévoiler avant la fin du mois un nouvel ensemble de mesures destinées à résoudre la crise de la dette de la zone euro. (voir )

Aucun détail n'a toutefois été fourni concernant ce plan. Paris et Berlin ont en outre passé sous silence leurs désaccords concernant le sauvetage des banques européennes.

La Grèce a annoncé lundi matin un plan de sauvetage de la banque Proton, ainsi nationalisée de fait après l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'infraction aux règles sur le blanchiment d'argent.

Un porte-parole du gouvernement grec a précisé que Proton était un cas particulier et qu'il n'existait aucun projet visant à privatiser le secteur bancaire du pays.

Les valeurs bancaires grecques ont perdu 10,41% lundi, en raison des craintes de voir d'autres établissements du pays contraints de faire appel à l'aide de l'Etat. (Marc Angrand, Gregory Schwartz et Nicolas Delame pour le service français, édité par)